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Au quatrième trimestre 2020, des prévisions d’embauche optimistes malgré la crise

Alors que nous traversions une crise sanitaire et économique sans précédent, la reprise des embauches semble s’amorcer pour le quatrième trimestre 2020. Le déconfinement généralisé associé à des mesures gouvernementales d’aide aux entreprises pour dynamiser l’emploi et relancer la consommation ont un effet significatif sur les prévisions de recrutements. Une majorité d’employeurs dans le monde entier annoncent également des prévisions d’embauche positives au cours des prochains mois. Des prévisions qui, si elles se confirment, nous permettraient d’entrevoir des signes tangibles de reprise. 

Le Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi pour le quatrième trimestre 2020 a été élaboré du 15 au 28 juillet auprès d’un échantillon représentatif de 822 employeurs en France et de plus de 38 000 employeurs publics et privés en tout de par le monde, qui ont répondu à la même question : « Comment anticipez-vous l’évolution des effectifs de votre entreprise au cours du prochain trimestre, jusqu’à fin décembre 2020, par rapport au trimestre actuel ? ». Comme la précédente édition, les résultats sont à remettre dans un contexte de pandémie mondiale.

 

Vers une reprise progressive des intentions d’embauche

Alors que les employeurs français annonçaient une chute quasi-historique des intentions d’embauche au trimestre précédent, ils anticipent au contraire une reprise, timide mais bien réelle, pour la période allant d’octobre à décembre 2020, avec une prévision nette d’emploi de +3% !

Certes, les prévisions d’embauche n’ont pas retrouvé leur niveau soutenu de 2018 et 2019, soit 9 points de perdus par rapport à la même période l’an dernier. Elles prennent néanmoins un virage optimiste par rapport au trimestre précédent et en progression de 14 points. Des prévisions confirmant les pressentiments exprimés par Alain Roumilhac suite au dernier baromètre.

Point intéressant : seuls 10% des employeurs anticipent une baisse de leurs effectifs, contre le double au trimestre précédent.

« Ce baromètre reflète l’évolution récente de notre économie, commente Alain Roumilhac, Président de ManpowerGroup France. En juillet 2020, l’activité économique en France a été 7 % inférieure à la normale, selon la Banque de France. Cela représente une amélioration, par rapport au -9 % que nous avons enregistré au mois de juin. Les chefs d’entreprise anticipent une reprise progressive, contrastée selon les secteurs, et affichent pour l’instant un volontarisme prudent. Ils savent que la rentrée 2020 sera déterminante : la situation s’améliore, mais reste fragile ».

Des régions dynamisées à l’exception de l’Île-de-France

Cette embellie prévue sur le front de l’emploi est presque généralisée : dans quatre régions sur cinq, les employeurs entendent étoffer leurs effectifs au cours du dernier trimestre 2020.

Ce sont dans les régions Sud (+8%) et Ouest (+10%) que les intentions d’embauche sont les plus dynamiques, avec des bonds de 21 points et 17 points respectivement par rapport au précédent trimestre. Et, en les comparant à la fin 2019, elles ne baissent que de peu : un recul de tout juste 2 points dans le Sud, et de 3 points dans l’Ouest.

Les effectifs devraient augmenter à un rythme plus modeste dans le Nord (+3%) et dans l’Est (+1%), où les employeurs semblent faire preuve de davantage de prudence. Les prévisions nettes respectives d’un trimestre à l’autre grimpent de 9 et 16 points, mais reculent néanmoins de 7 et 9 points sur l’année.

Dans la région Île-de-France, la reprise se fera moins visible. Elle affiche une prévision nette d’emploi nulle, avec des intentions d’embauche gagnant 14 points par rapport au troisième trimestre 2020, mais se repliant de 16 points vis-à-vis de l’an passé.

 

Les PME au cœur de la reprise

A l’exception des dirigeants de TPE de moins 10 salariés, qui annoncent une baisse de 1% de leurs embauches, la plupart des employeurs font état de leur intention de renforcer leurs effectifs durant la fin de l’année. Les moyennes entreprises seront les vraies locomotives des recrutements avec un solde net de +7%, suivies de près par les petites entreprises qui annoncent une belle perspective de +5%.

Du côté des grandes entreprises, la situation s’améliore aussi mais dans une moindre mesure avec +3% d’intentions d’embauche. Le rebond atteint 16 points d’un trimestre à l’autre, mais la comparaison par rapport à l’année dernière est moins glorieuse en raison d’un apparent effondrement de 23 points.

 

Les secteurs d’activité vivent l’embellie différemment

Dans la majeure partie des secteurs d’activité, les employeurs annoncent une hausse de la masse salariale au cours des prochains mois. De loin, la construction affiche la reprise la plus soutenue avec +14% d’intentions d’embauche. Cela représente un impressionnant gain de 24 points d’un trimestre à l’autre, malgré une chute de 10 points en un an.

Des renforts plus modestes sont attendus dans de multiples secteurs soit +4% dans les activités financières, les services aux entreprises et les autres productions et +3% au sein du commerce de gros et de détail et des autres services. Dans ces domaines, les variations des effectifs seront positives bien que modérées au dernier trimestre. Les gains enregistrés ne compenseront toutefois pas les pertes d’une année à l’autre.

L’hôtellerie-restauration et l’industrie manufacturière conservent des prévisions d’embauche négatives avec une baisse respective de 6% et 3%, alors que les deux secteurs étaient déjà lourdement frappés les précédents trimestres, notamment en raison de la fermeture partielle des frontières et de l’absence de touristes. Bien que le solde soit négatif, il faut cependant noter que les chutes sont moins violentes qu’au précédent trimestre. Au point que la perspective nette d’emploi bondit de 47 points dans l’hôtellerie-restauration, et 11 points dans l’industrie manufacturière, par rapport au trimestre précédent, de quoi reprendre espoir.

 

Des intentions variables à l’international

Les perspectives de reprise de l’emploi ne sont pas équivalentes dans tous les pays. Sur les 44 pays et territoires couverts par le Baromètre ManpowerGroup, les employeurs de 5 d’entre eux envisagent une stabilité de leurs effectifs, 21 annoncent des intentions d’embauche en hausse et 19 anticipent une situation détériorée pour le quatrième trimestre de l’année 2020.

Si la pandémie est mondiale, certains pays s’en sortent donc mieux que d’autres. Les prévisions les plus encourageantes au cours des prochains mois en matière de recrutements concernent Taïwan (+20%), les États-Unis (+14%), la Turquie (+10%), le Japon (+9%), la Grèce (+8%), le Canada (+6%), et la Pologne (+5%).

A l’inverse, l’avenir apparaît plus contrasté au Panama (-18%), au Costa Rica (-16%), en Afrique du Sud (-13%), en Colombie (-11%) et au Royaume-Uni (-8%) où les opportunités d’emploi seront beaucoup plus réduites durant le dernier trimestre.

En Europe, seuls 6 pays étudiés (Autriche, Irlande, Italie, Pays-Bas, Espagne et UK) ont une perspective nette d’emploi négative à ce stade, les autres pays annonçant soit une stabilité soit une hausse de leurs effectifs pour la fin de l’année 2020.

RESSOURCES

 

A propos de l’étude :

Le Baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi pour le 4ème trimestre 2020 a été réalisé dans 43 pays et territoires, entre le 15 et le 28 juillet 2020, auprès de 38 073 employeurs issus d’entreprises privées et d’organismes publics, dont 822 employeurs en France. L’étude analyse les données obtenues en réponse à une unique question : « Comment anticipez-vous l’évolution des effectifs de votre entreprise au cours du prochain trimestre, jusqu’à fin décembre 2020, par rapport au trimestre actuel ? ». En parallèle, ManpowerGroup a interrogé 10239  de ces employeurs dans la région EMEA, dont 672 en France, sur leurs anticipations spécifiques suite à la crise sanitaire.

 

Le chiffre de « prévision nette d’emploi » utilisé dans ce Baromètre est le résultat de la soustraction entre le pourcentage d’employeurs anticipant une hausse de leurs effectifs et le pourcentage d’employeurs anticipant une baisse. Il s’agit donc d’un solde net – pouvant être positif ou négatif – de perspectives d’emploi. Les données sont corrigées des variations saisonnières afin de refléter au mieux la réalité des perspectives. Ces corrections permettent d’analyser les données en lissant l’impact des fluctuations saisonnières, qui se reproduisent normalement aux mêmes périodes chaque année. Les données ainsi corrigées sont donc plus représentatives sur le long terme. Précisons que les chiffres pour le Portugal ne sont pas corrigés des variations saisonnières.

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Contact Presse

Stéphanie Kanoui / 06 11 66 00 50

 [email protected]

 

 

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