La gravité de la situation des jeunes depuis le début de la crise n’est plus un secret pour quiconque : avec 22 % des moins de 25 ans actuellement à la recherche d’un emploi en Europe, le taux de chômage des jeunes est presque deux fois supérieur au taux moyen. Parmi eux, les « NEET » (pour Not in Employment, Education or Training : ni en emploi, ni étudiant, ni en formation) cumulent les handicaps : en plus d’être au chômage, un avenir leur est difficilement envisageable puisqu’aucune formation, aucun stage, aucune étude ne leur permet de développer leur employabilité. Leur capital humain se dégrade.
L’Europe compterait pas moins de 14 millions de « NEET » selon Eurofound, agence de recherche de l’Union européenne, qui a publié hier une étude à leur sujet. Elle évalue l’ampleur du gâchis humain et économique que cela représente. Quelques 150 milliards d’euros pourraient être économisés par les gouvernements si ce problème était traité. Massimiliano Mascherini, directeur de l’étude : « Si on pouvait intégrer ne serait-ce que 10% des Neets, soit 1,4 million de personnes, cela représenterait une économie de 15 milliards d’euros par an ».
Pays-Bas et Bulgarie : les deux visages de la jeunesse d’Europe
Sur le front des NEET, l’Europe est clairement à deux vitesses : entre les Pays-Bas, où à peine plus d’un jeune sur vingt est concerné, et la Bulgarie, où c’est le cas de presque un sur quatre, on pourrait croire qu’il s’agit de deux continents.
Les jeunes les plus fragiles : non diplômés, issus de l’immigration, souffrant de handicap ou de problèmes de santé
Les jeunes les plus exposés sont ceux que « la machine à trier » laisse sur le carreau : les moins diplômés ont 3 fois plus de chances de se retrouver « NEET » que les diplômés de l’enseignement supérieur. Autres populations particulièrement touchée : les jeunes issus de l’immigration, dont la probabilité d’être « NEET » est supérieure de 70% à celle des « natifs ». Ceux souffrant de handicaps ou de problèmes de santé sont également particulièrement fragilisés.
Un sondage qui accompagne l’étude montre que le niveau d’engagement politique et la confiance accordée aux dirigeants sont beaucoup plus faibles chez ces jeunes « décrocheurs » que chez ceux qui travaillent. Un constat qui rappelle celui de « la Machine à trier » :
>>> Pour en savoir +
- Présentation de l’étude (en anglais)
- Télécharger l’étude (pdf, en anglais)