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Génération Y au travail : l’instabilité d’hier ferait-elle les profits de demain ?

L’affaire serait entendue : la « génération Y » ne tiendrait pas en place. Une récente étude révélait que les cadres de moins de 35 ans restaient en moyenne 2,9 ans en poste, contre un peu plus de 4 ans pour leurs aînés. Cette tendance inspire des réticences naturelles à leur embauche de la part des recruteurs et DRH : pourquoi recruter et former un jeune, aussi talentueux soit-il, s’il risque de me filer entre les doigts dans peu de temps, sans aucun retour sur investissement ?

Les managers semblent en effet parfois déconcertés et démunis face une génération dont les codes, les valeurs et les pratiques trancheraient avec ceux de leurs aînés. Selon une enquête menée par Atlantic Associates survey, « la génération Y » serait même « la plus difficile à manager » dans l’esprit de 55% des cadres interrogés.

Et pourtant, ce qui est perçu comme de l’instabilité aujourd’hui pourrait bien être le gage d’une forte productivité et d’une grande fidélité à l’entreprise demain… 

Tâtonner c’est gagner

Une étude du National Bureau of Economic Research américain montre que les jeunes qui auraient le plus changé d’emploi en début de carrière seraient ensuite les plus susceptibles de trouver épanouissement et satisfaction salariale.

quit nowDans The Atlantic, le journaliste Derek Thompson en tire un conseil sans équivoque : « Démissionnez ! ». Il cite notamment Henry Siu, professeur à la Vancouver School of Economics :

« Ceux qui changent fréquemment d’emploi au début de leur carrière ont plus de chance d’avoir une rémunération plus importante dans leurs années les plus productives.« 

L’explication : ceux qui auront multiplié les expériences pour trouver le « job de leurs rêves » (dream-job premium), au point de constamment changer de secteur et de métier, ceux-là même qui suscitent les plus grandes craintes des recruteurs, seront les meilleurs une fois « posés » car ils sauront ce qu’ils veulent et auront acquis de solides expériences. Selon Henry Siu, l’instabilité de début de carrière serait même le gage d’une plus grande stabilité dans « la fleur de l’âge ».

Moralité, les recruteurs feraient bien de porter un regard nouveau sur les profils faisant apparaître une tendance à la bougeotte, surtout s’ils redoutent un fort turn-over ! Un changement de perspective à prendre particulièrement au sérieux sur les marchés confrontés aux pénuries de talents…

> Lire aussi Charles-Henry Beyssere des Horts : « la Génération Y : une chance pour transformer la fonction RH »

Crédits image : Martin Gommel & Kate Haskell / Flickr / Licence BY NC ND
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