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E-Learning

E-learning : « L’obstination et la volonté stratégique commencent à payer »

Anne Daroux est en charge des partenariats, du développement et du e-learning de l’Université France Télévisions. Interview complète réalisée par Michel Diaz, initialement publiée sur la E-learning-letter.
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Quelles sont les missions de l’Université France Télévisions ?

Anne Daroux : L’Université FTV est le lieu de formation des collaborateurs, c’est également un lieu d’échanges et d’innovation pédagogique. Notre volume d’activité est de l’ordre de 17 000 jours stagiaires réalisés chaque année. […] L’ambition de l’Université France Télévisions, c’est bien d’introduire les outils numériques dans une pédagogie qu’on peut qualifier d’active : mettre le collaborateur de plus en plus en situation pratique grâce aux « fonctionnalités 2.0 ».

« Un enjeu de rapidité de diffusion pour accompagner les projets stratégiques »

Le e-learning a-t-il trouvé sa place ?

Anne Daroux : Le e-learning a trois ans d’existence dans notre Université… Il doit encore trouver sa place dans l’offre de formation et enrichir les formations présentielles. C’est la raison pour laquelle des formations en bureautique, en anglais, des modules traitant de la Diversité, de l’entretien annuel, des stéréotypes à l’antenne sont désormais accessibles ou en cours de l’être. Finalement, en parallèle des formations métiers, ces thématiques sont une bonne façon d’acculturer les apprenants au e-learning.

Par ailleurs, nous ne voulons pas figer les modalités de formation aux seuls présentiels et e-learning. Notamment les approches autour des nouvelles modalités pédagogiques vont se développer en 2015 avec l’arrivée d’un outil de « classe virtuelle » pour aller encore plus loin dans l’enrichissement des formations.

A quels enjeux de formation le Digital Learning vous permet-il de répondre ?

Anne Daroux : Un double enjeu, principalement, de territorialité et de rapidité de diffusion pour accompagner les projets stratégiques. Par ailleurs, France Télévisions étant un groupe média, il y a une cohérence à développer ce type d’approches, car beaucoup de contenus proviennent au moins partiellement de notre médiathèque, en particulier quand la thématique est en lien avec des sujets touchant aux médias ou pour des productions propres comme pour le module « Droit à l’image ». Et l’influence de notre cœur de métier réside surtout dans la nécessité d’illustrer au maximum les propos.

« Statistiques d’utilisation et des inscriptions en hausse régulière »

Quels sont les principaux outils utilisés ?

Anne Daroux : Les modules e-learning et les formations à distance bureautique et anglais sont diffusés via notre plateforme LMS Syfadis (Ndlr : FuturSkill) qui a été intégrée par notre partenaire Micropole Institut. Les contenus e-learning sont jusqu’à présent développés avec des prestataires multiples mais avec une forte et systématique mobilisation des compétences métiers et pédagogiques de nos équipes en interne.

L’Université France Télévisions facture-t-elle tout ou partie de ses prestations ?

Anne Daroux : L’Université est partie intégrante de France Télévisions et travaille essentiellement pour les collaborateurs internes ; les revenus générés sont donc indirects : ils résultent de formation de plus haute qualité, délivrées à moindre coût et rapidement !

Quels enseignements tirez-vous du lancement du Digital Learning à France Télévisions ?

Anne Daroux : Soyons honnêtes… l’arrivée d’une telle modalité n’est pas forcément bien accueillie ! Il faut faire preuve de pédagogie et mettre à disposition des ressources de qualité pour combattre certains a priori. Mais l’obstination et la volonté stratégique commencent à payer, avec des statistiques d’utilisation et des inscriptions en hausse régulière.

Michel Diaz, Directeur associé de Féfaur (premier cabinet d’études et de conseil e-learning indépendant sur le marché français et l’un des leaders européens), expert de la stratégie et de la gouvernance du e-learning et de la formation mixte dans les entreprises. Conférencier recherché, il intervient et publie régulièrement en France et à l’étranger. Il est l’auteur de la e-learning letter, newsletter hebdomadaire par laquelle il décrypte l’actualité du e-learning, qui évolue à grande vitesse et transforme la formation – initiale comme continue.

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pierreberthou

L’Université France Télévisions, qui assure près de 80 % des formations dispensées aux collaborateurs de l’entreprise, avait retenu la solution Syfadis éditée par Futurskill pour la création de la « plateforme LMS ». Pierre Berthou, son directeur général, revient sur les derniers enjeux en termes de déploiement des solutions de e-learning.

 

Les enjeux de « formation à distance » et de diffusion de la culture d’entreprise sont-ils, comme ici avec l’Université France TV, ceux qui amènent le plus souvent à recourir à des solutions de e-learning ?

Pierre Berthou : Il y a en fait une multitude de raisons, même si il y a des sujets pour lesquels il est plus difficile de recourir au e-learning comme de former sur certaines compétences de savoir-être ou très techniques. Mais l’un des besoins souvent exprimés, c’est celui de la diffusion massive, comme par exemple celui de la culture d’entreprise que l’on retrouve chez France Télévisions. Le digital learning permet en effet de former une population très large en très peu de temps et donc d’apporter des solutions à des sujets qui n’auraient pas pu être traités « en présentiel ». Le cas le plus fréquent est une entrée progressive dans le e-learning, avec une phase d’un an sur une, deux ou trois thématiques, puis un catalogue qui s’enrichit avec le temps.

On le voit : le e-learning n’est pas toujours bien accueilli, au point qu’il requière dans le cas évoqué « obstination et volonté stratégique ». Comment faire pour faciliter son acceptation par les utilisateurs ?

Pierre Berthou : Le e-learning génère du changement – ni plus ni moins qu’une autre innovation numérique. Ce qui est particulier, c’est qu’il y a des habitudes qui sont parfois très ancrées, et que la formation présentielle est quelque chose qui touche à l’humain, au relationnel : c’est même souvent un moment sympathique que de se retrouver en formation. Si beaucoup de salariés et d’entreprises sont très demandeurs de digital learning (notamment par manque de temps, de disponibilité pour un stage de formation de deux jours, etc.), la perte de proximité avec le formateur ou avec ses collègues est une préoccupation : mais le e-learning ne remplace pas systématiquement le présentiel.

« Dans les projets de e-learning, ne pas oublier le volet accompagnement du changement »

S’il permet de faire plus, plus vite, le e-learning doit être pensé en complément avec la formation « traditionnelle ». Et face aux réticences qui peuvent être observées, il faut impérativement, dans les projets de e-learning, en plus des phases techniques, un volet d’accompagnement du changement. La fonction de responsable de formation évolue elle aussi beaucoup, avec un volet de marketing, pour évangéliser et aider à faire entrer dans les mœurs le e-learning.

Le e-learning a-t-il trouvé sa place dans les offres de formation ?

Pierre Berthou : Dans sa complémentarité avec le présentiel, oui, tout-à-fait. Il y a en revanche de vraies différences de maturité entre les entreprises, et même entre les secteurs. La banque, par exemple, a une vraie antériorité sur le sujet. Il y a des équilibres à trouver lors du déploiement du e-learning, ce n’est pas toujours facile de trouver ces complémentarités, mais aucune entreprise ne reviendrait aujourd’hui en arrière. Les cycles se raccourcissent, les besoins de mises à jour des compétences sont toujours plus fréquents… et les réponses dans ce contexte ne viennent plus du physique, mais de la formation digitale. Les entreprises apprennent, nous les y aidons… et elles n’ont pas fini d’apprendre !

Lire aussi Le e-learning réinvente le responsable formation

Crédits images zone41 et opensourceway / Flickr / Licence CC-BY
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