En France, au 1er trimestre 2014, 86% des employeurs ne prévoient ni de recruter, ni de diminuer leurs effectifs. Le solde net d’emploi (la différence entre pourcentage d’employeurs qui anticipent des embauches et employeurs qui prévoient des allègements d’effectifs), lui, se porte à +2, un « optimisme » qui n’avait plus été constaté depuis 2012.

Dans une certaine mesure, les résultats du Baromètre prolongent les dernières évolution du chômage et une certaine prudence à adopter tant que les créations nettes d’emplois marchands ne sont pas à l’horizon. Alain Roumilhac, Président de ManpowerGroup France :

« Malgré un solde net d’emploi à +2 attendu en début d’année prochaine, on n’observe sur le terrain qu’un frémissement de reprise – ce qui est déjà encourageant – mais pas de réelle embellie. Le 1er trimestre 2014 sera encore difficile, car l’incertitude persiste et les entreprises manquent toujours de visibilité. »

Des embauches dans le Sud, l’Île-de-France au point mort

Le frémissement est visible à une échelle plus fine : dans quatre grandes régions sur cinq, les intentions d’embauches sont nulles ou positives. Seul le Centre-Ouest (qui regroupe Bretagne, Pays-de-la-Loire, Centre, Poitou-Charentes, Limousin) est dans le rouge, avec un solde qui chute de 6 points en un an. Et si, avec un solde nul, les perspectives sont mornes en Île-de-France (une région où l’emploi a récemment chuté, à l’inverse de la tendance nationale), le Centre-Est, le Nord et surtout le Sud (l’ensemble Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon, PACA et Corse) se montrent dynamiques.

Des recrutements dans la construction, le service public et le tertiaire marchand

Sept secteurs sur les dix étudiés sont néanmoins encore dans le rouge : les employeurs y prévoient encore davantage de réductions d’effectifs que d’embauches, comme dans l’industrie (-3, stable). Comme un symbole des perspectives ambiguës qui attendent la France en 2014, la tendance est pourtant à l’amélioration dans sept secteurs d’activité (voir le détail dans l’infographie), et trois secteurs prévoient de créer des emplois au début de l’année :

• La construction, après deux premiers trimestres 2013 en recul, est poussée par l’élan des grandes entreprises qui ont annoncé vouloir embaucher en 2014.
• Le tertiaire marchand – hors construction et transport, aux perspectives plus moroses – est le secteur qui recrute le plus (prévision nette de +8), après une fin 2013 déjà très dynamique.
• Le public est le seul secteur à afficher des intentions d’embauche positives depuis début 2013 (solde de +6 pour le début de l’année), en conséquence notamment d’une lutte contre le chômage qui s’appuie largement sur des emplois aidés dans le non-marchand.

Reste du monde : 34 pays sur 42 embauchent

En comparaison internationale – le Baromètre Manpower interroge plus de 65 000 employeurs dans 42 pays -, les perspectives sont moins bonnes qu’en France dans seulement dix États, tous européens. Des destructions nettes d’emplois sont attendues dans seulement huit des 42 pays étudiés : en Belgique (solde de -1), Slovaquie (-2), Espagne (-4), Finlande, Irlande (-6) et Italie (-10), quand la Grèce (+7, score le plus élevé depuis cinq ans) sauve quelque peu le bilan de l’Europe du Sud.

A l’échelle mondiale, les soldes les plus positifs se retrouvent, comme souvent, dans les économies émergentes, et particulièrement en Asie : Taïwan (+39), Inde (+33) ou Singapour (+19). Avec des nuances : le Brésil (+16), tous secteurs confondus, n’a jamais obtenu un solde aussi « bas » depuis son entrée dans le Baromètre, en 2009, et les embauches ont Chine (+11, « seulement ») sont de moins en moins nombreuses depuis 2011, la faute à l’incertitude continue en Europe, principal marché d’exportation du pays.

Les intentions d’embauche aux États-Unis, enfin, sont stables, et le dynamisme de l’emploi américain (solde à +13) se manifeste surtout dans les loisirs, l’hôtellerie-restauration (près d’un quart des employeurs de ces secteurs embauchent), mais aussi le commerce et les services aux entreprises.

Les principaux résultats du baromètre en une infographie

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> Les résultats des deux derniers baromètres: 3ème et 4ème trimestres 2013