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Yahoo!

Le changement de culture, ou comment Yahoo! a doublé son nombre de candidatures reçues en un an

« Exode des cerveaux »

Do you still Yahoo! ? À son arrivée en 2012 à la direction, Marissa Mayer débarquait dans une entreprise alors jugée « en pleine crise existentielle ». Yahoo!, qui avait abandonné depuis 2004 le statut de site web le plus visité de l’Internet mondial, subissait notamment depuis quelques années ce qu’il fallait bien appeler un « exode des cerveaux » dommageable à la quête de l’innovation technologique… et aux résultats de l’entreprise. Une crise des compétences prise à bras le corps par Mayer à son arrivée : la priorité stratégique alors affichée était de régler les « people problem », au point de faire de l’ex-coinventeuse des fameux Google Adwords la nouvelle « recruteuse en chef » de l’entreprise.

Fin du télétravail et notations forcés…

L’état d’esprit à Yahoo! a-t-il depuis changé ? Loin d’enrayer ce qui ressemblait à une sorte de sinistrose, l’actualité RH bruyante de Yahoo! depuis 2012 se résume à deux mesures pour le moins débattues, loin de faire l’unanimité : l’interdiction du télétravail tout d’abord, mesure à première vue à plein contre-courant des tendances actuelles, qui voient les murs de l’entreprise s’effriter et les salariés de plus en plus en quête d’autonomie ; des notations « forcées » ensuite, parfois interprétées comme des licenciements décidés par ses propres collègues…

Yahoo-RH
Schéma de la classification des salariés chez Yahoo, AllthingsD

Et pourtant… L’interdiction du télétravail, justifiée comme une mesure favorisant les synergies « physiques », la collaboration et l’innovation In Real Life, a semblé porter ses fruits, selon les dires de Yahoo! : d’après l’une de ses dirigeants, l’« engagement des salariés est depuis à la hausse, les lancements de nouveaux produits se sont accélérés, les équipes fonctionnant en mode agile fleurissent ». L’espace de travail « réel », adapté à un fonctionnement agile et à l’épanouissement des salariés, serait ainsi devenu un « catalyseur d’énergies »Quant aux notations forcées, au-delà des effets positifs que peut causer l’évaluation de la performance de pair-à-pair, le journaliste ayant « sorti » l’affaire précisait :

« Pour être juste, beaucoup, dans l’entreprise, sont ravis de la série de mesures prises par Marissa Mayer pour relever le moral des salariés, et de ses grandes aptitudes technologiques, qui se reflètent dans l’éclat retrouvé de Yahoo!. »

Les RH au coeur

Puis vint, début 2014, en même temps que l’annonce de résultats encore timides, ce chiffre de 340 000 candidatures reçues en 2013, signe du retour de l’attractivité de la marque-employeur Yahoo! et d’une certaine réussite d’une stratégie d’entreprise qui s’est fondée sur la gestion des compétences, la recherche d’une culture d’entreprise novatrice et partagée et le recrutement des compétences pointues, nécessaires à la différenciation et à l’offensive.

Et aujourd’hui, alors que de nouveaux résultats font s’exclamer de nombreux observateurs – « Yahoo is back ! » -, une autre donnée vient confirmer le virage : selon la plateforme de recrutement Jobvite, le nombre de candidatures de salariés de Yahoo! sur le départ aurait chuté de 50%. Ceux en partance pour des plus petites start-up du numérique, case d’arrivée traditionnelle de nombreux ex-Yahoo!, sont également moins nombreux aujourd’hui qu’il y a deux ans (-44%).

Les start-up, pour diversifier son vivier de talents

Selon Yahoo!, Marissa Mayer aurait ainsi résolu son principal problème. Yahoo!, qui ne figure pas dans les sommets du fameux classement Best Places to Work, est néanmoins sur le podium des entreprises de la Silicon Valley qui paient le mieux, devant Google, Twitter ou Apple. Mais les salaires ou le cours de l’action (en hausse de près de 40% en un an, notamment grâce au rachat d’Alibaba) ne sont pas les seuls facteurs de la loyauté retrouvée. Ken Goldman, le CFO de Yahoo!, évoque ainsi davantage la réussite du « changement culturel » entrepris et le bonheur des salariés face à « ce que réalise Yahoo! ».

> Lire Empowerment, collaboratif, test-and-learn : les 10 défis de l’entreprise en mode start-up

Le média Quartz embraye sur cette explication : c’est ainsi ce mélange entre « nouveau leadership, acquisition agressive de start-up, changement culturel et fortes indemnités » qui a provoqué ce basculement d’image et une stratégie d’acquisition et de rétention de talents plus efficace. Et au-delà de l’engagement – très incarné – de la direction vers des logiques de collaboration et d’innovation, l’acquisition par Yahoo! d’une trentaine de start-up a en effet constitué, depuis l’arrivée de Marissa Mayer, une stratégie de recrutement de jeunes talents de l’ingénierie de plus en plus efficace, car de plus en plus naturelle. Au fur et à mesure des acquisitions, ce sont ainsi non seulement les compétences pointues mais également l’esprit start-up qui se diffuse dans la culture corporate

Start-up Yahoo

Crédit image Page d’accueil du site web yahoo.fr en 1999
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