:
Newsletter
HReview
Découvrez nos articles.
Retour à la liste
Partager sur :

Quête de sens : que recouvre-t-elle ?

74 % des collaborateurs veulent choisir un métier qui a du sens, explique notre étude réalisée avec Thrive « Ce que veulent les salariés. » Pourtant « la notion de sens a mille sens », soulignait très justement le sociologue Raymond Boudon. Quelle définition du « sens » retenir pour répondre à cette attente forte des collaborateurs ? Sens objectif, sens porté par l’entreprise, sens subjectif propre à chaque collaborateur : l’exercice n’est pas facile ! Décryptage.  

Une définition objective du sens au travail

Pour les salariés français, le sens au travail est d’abord lié à l’activité du quotidien, souligne une étude de Deloitte. Le sens d’un métier repose, en effet, sur les différentes activités exercées ainsi que sur les conditions et l’organisation du travail. Cette définition s’appuie donc sur des éléments objectifs comme la fiche de poste, les responsabilités concrètes du collaborateur, ses perspectives d’évolution, la stratégie de formation, le système d’évaluation, etc. En tant que manager ou responsable RH, préoccupez-vous donc de savoir si chacun a les moyens d’exercer le travail pour lequel il a été recruté : conditions matérielles, formes de management, etc. Demandez-vous ensuite si les collaborateurs ont conscience du « pour quoi ? » de leur métier. Par exemple, il vaut mieux présenter le métier de ripeur (autrefois « éboueur ») comme une intervention qui contribue à « rendre le cadre de vie des citoyens agréable et à préserver l’environnement » plutôt que de se concentrer uniquement sur le fait de « ramasser des poubelles ». Ce raisonnement est applicable à de nombreux métiers. Autre exemple : un vendeur d’outils et de matériaux de construction, au-delà de sa mission commerciale, aide à imaginer des maisons et à les concrétiser.

Quand le sens est au cœur de l’engagement de l’entreprise

Aux côtés du sens lié à la fonction de chacun, le sens au travail peut être porté par l’entreprise. En fixant un cap concret, elle peut mobiliser les collaborateurs autour d’un projet commun. Le sens se concrétise alors dans ses engagements et sa vision. En valorisant le rôle de l’entreprise dans la société, la raison d’être est un levier important de mobilisation autour d’un sens commun. Une charte éthique, des engagements environnementaux et sociaux le sont aussi. Chez ManpowerGroup, parallèlement à nos engagements climatiques nous sommes très attachés au pilier social de notre responsabilité. Nous agissons notamment pour développer les compétences et l’employabilité, pour promouvoir la diversité, l’équité, l’inclusion et l’appartenance. Mais, lorsque le sens de l’entreprise est défini, il est important de construire un « storytelling » pour que ces fondamentaux irriguent toutes les actions de l’entreprise. Des prises de parole des dirigeants et d’ambassadeurs contribueront à incarner cette vision.

Un sens subjectif, ressenti par chaque collaborateur

Le sens est avant tout subjectif car il y a autant de définitions du « sens » que de collaborateurs. L’origine latine du mot « sens », sensus, signifie d’ailleurs « ressentir ».

« L’élaboration du sens est une affaire intime, constamment, âprement négociée par chacun d’entre nous », souligne la sociologue clinicienne Fabienne Hanique dans son livre Le sens du travail publié en 2004. Il est, en effet, multiforme. Impact positif sur la planète ou sur la société, flexibilité dans le travail, rémunération, cohérence avec ses propres valeurs… Le sens va bien au-delà des missions du quotidien et les priorités de chacun diffèrent. Ainsi, l’ambiance au travail, les relations avec les collègues, la montée en compétences peuvent jouer un rôle important dans ce sens ressenti qui repose avant tout sur l’épanouissement professionnel et personnel. D’ailleurs, toujours selon l’étude de Deloitte, 85 % des personnes interrogées considèrent que le travail a le sens que chacun lui donne, tout en ajoutant, pour 63 %, que le sens au travail doit être donné par le manager.

Le risque de rupture est réel si le collaborateur définit seul son sens au travail et que celui-ci est contredit par sa réalité quotidienne au sein de l’entreprise. Dans un contexte de quête de sens accrue, il est donc important de fixer un cap en trouvant un juste équilibre entre sens objectif, sens porté par l’entreprise et sens subjectif. (Re)donner du sens au travail, c’est ainsi conjuguer l’individuel et le collectif, l’objectivité et la subjectivité. 

Partager sur :

Autres articles pouvant vous intéresser