Samedi – dimanche : libraires ET connectés
ILLUMINÉS. Péj. À utiliser pour parler de ceux qui «croient» que le web va «remplacer le livre». «Ce sont des illuminés.» #edéesreçues
— mahigan (@mahiganL) June 23, 2013
« Ah, si Flaubert avait Twitter ! » Il aurait peut-être lui aussi lancé un dictionnaire (contributif) des e-dées (idées) reçues sur le Web : Oreille tendue recense toutes les entrées postées sur le hashtag #edeesreçues, du réel (« Dire qu’on en perd le sens. Antonyme : virtuel. Ex : On ne vit plus dans le monde réel, on vit dans un monde virtuel ») à la concentration (« Avec le web et tout ça, impossible de se concentrer. Pour développer une pensée il faut plus que 140 caractères »).
Un appel à ne plus opposer systématiquement économie « réelle » et activités immatérielles ? Ces libraires qui, à Nice, se regroupent sur Internet pour concurrencer à Amazon – mais toujours vendre « en physique » – ne livrent pas une guerre au Web : ils réinventent leur métier.
Écouter le bruit des arbres qui poussent plutôt que ceux qui tombent : la série d’articles de l’Atelier de l’emploi trouve un écho avec l’initiative Impact Journalism Day, qui « entend favoriser la diffusion des solutions ». Objectif : faire entrer les alternatives innovantes dans les salles de rédaction, avec, première étape, l’impression d’un supplément d’« informations positives » dans 22 journaux dans le monde :
« Dans le carré magique des Unes qui marchent, vous trouverez toujours le sexe, l’argent, la santé ou les sentiments. L’actualité chaude laisse peu de place aux sujets qui font du bien et la forêt qui pousse est souvent bien silencieuse à côté des arbres qui tombent. »
Lundi : L’usine nouvelle est digitale
#IBM confirme la création de 700 emplois à #Lille dans son futur centre de services http://t.co/hVOkxvLYqg<— Charles Foucault (@LetTweetBe) June 24, 2013/blockquote>
« Quand le numérique réinvente l’industrie » : bienvenue à L’Usine Digitale, petite soeur de L’Usine Nouvelle. Derrière le manifeste néo-industriel (« Hier, l’industrie créait le service. Aujourd’hui, c’est le service qui exige de l’industrie ») de Thibaut de Jaegher, la volonté de mieux faire comprendre les transformations en cours, en théorie, bien sûr, mais surtout à l’oeuvre dans les territoires. Exemple, ce lundi, avec un billet consacré à l’implantation d’IBM dans l’écosystème numérique lillois : à la clé, 700 emplois, la promesse pour le groupe de trouver « les compétences dont ils ont besoin », et, toujours, la nécessité d’investir dans la formation.
Mardi : Même les guides des métiers se numérisent
Les nouvelles technologies, comme le Big Data, créent des nouveaux métiers… Et de nouveaux emplois ? Dans son « ebook » des métiers du web, RegionsJob fait un tour d’horizon de ces nouveaux métiers, et rassure : l’émergence du numérique « n’est pas source de destruction d’emplois, bien au contraire ». La « net-économie », en faisant grimper les gains de productivité, est « globalement bénéfique pour les secteurs de l’économie classique » : en même temps qu’elle transforme, elle fournit de nouvelles opportunités qui, domestiquées, créent croissance et emploi.
L’exemple avec les robots, si souvent honnis des hommes : en Picardie, les chefs d’entreprise sont invités à « se concentrer sur la robotique ». Le directeur de l’agence de développement locale, qui a peut-être lu l’article de 01net, « Pourquoi les robots vont créer des emplois en France », assure :
« Toutes les entreprises seront concernées demain pour consommer des robots qui favoriseront leur développement et leur compétitivité sans forcément supprimer de l’emploi. Tous ces robots, il faudra aussi les fabriquer, avec une partie mécanique, hydraulique, logiciel et autres. »
Mercredi : moteur de recherche (d’emploi)
@google entre dans grande coalition européenne pour l’emploi dans le numérique. S’en réjouir ou craindre ? http://t.co/U79ueKAxli— Aurelie Barbaux (@abarbaux) June 28, 2013
Pendant qu’Amazon contribue à brouiller les frontières entre immatériel et matériel, un autre « GAFA » (Google, Appel, Facebook, Amazon), Google, s’engage à l’échelle européenne pour « l’emploi dans le numérique ». Au programme notamment : anticiper les besoins et former aux compétences nécessaires pour ne pas laisser vacants les 900 000 emplois dans le numérique annoncés à l’horizon 2015.
Jeudi : quand Schumpeter aura 150 ans
Quand on parle du numérique et des emplois, on se réfère toujours à la destruction créatrice de Schumpeter #internet2030— Yann-Maël Larher (@YannMael) June 27, 2013
La destruction créatrice, utile pour penser 2030 ? Son auteur, né en 1883, est toujours invoqué, même lorsqu’il s’agit de penser Internet, demain :
Tout chaud, le rapport #internet2030 de @Strategie_Gouv par @la_fing et @Mines_Telecom : http://t.co/w6GmkGcX7V — Daniel Kaplan (@kaplandaniel) June 27, 2013
C’est dire la force du concept, que la très complète étude prospective sur « la dynamique Internet » remet au goût du jour : Internet, à l’impact « vraisemblablement négatif » sur l’emploi au premier degré, crée dans un second temps un « double appel d’air » (pouvoir d’achat et nouvelle offre de produit). À court terme, ce grand moment de transformation et les basculements d’activité « peuvent être très chaotiques » : un des grands challenges aujourd’hui, pour les auteurs du rapport, est celui de l’accompagnement (« une meilleure anticipation de ces transformations structurelles ») et d’une meilleure communication sur les bénéfices du numérique : « gains en fonctionnalités, en prix, en emplois »…
Vendredi : destruction destructrice ?
… en évitant des titres tels que « 12 technologies qui vont changer le monde (et tuer des emplois) » ? « La destruction créatrice, chère à Schumpeter, montre là ses limites » conclut aussi Challenges au moment d’évoquer une crise du textile qui, loin d’être enrayée par la Toile, aurait été accélérée par les bas prix pratiqués sur Internet… Loin, très loin de la création créatrice ?