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Les MOOC signent-ils l’arrêt de mort des organismes de formation ? (M. Diaz)

L’Atelier de l’Emploi inaugure aujourd’hui un partenariat avec Michel Diaz, Directeur associé de Féfaur (premier cabinet d’études et de conseil e-learning indépendant sur le marché français et l’un des leaders européens), expert de la stratégie et de la gouvernance du e-learning et de la formation mixte dans les entreprises. Conférencier recherché, il intervient et publie régulièrement en France et à l’étranger. Il est l’auteur de la e-learning letter, newsletter hebdomadaire par laquelle il décrypte l’actualité du e-learning, qui évolue à grande vitesse et transforme la formation – initiale comme continue. L’Atelier de l’Emploi lui souhaite la bienvenue !

Aujourd’hui, Michel Diaz livre sa vision sur un sujet qui bouleverse le monde de la formation : les « MOOC ». Selon lui, cette nouvelle concurrence doit amener les organismes de formation à développer leur avantage comparatif : la certification des compétences.

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Michel DiazLes MOOC sont une menace bien réelle pour l’offre de formation professionnelle privée, même si elle paraît encore éloignée… Une source d’inspiration aussi, pouvant déboucher sur un nouveau modèle économique de la formation…

Le phénomène MOOC (massive online open course) : des cours gratuits, diffusés par des universités des plus prestigieuses (Harvard, MIT…), sur lesquels se ruent des centaines de milliers d’étudiants, officiellement ou non engagés dans un cursus universitaire.

Quelques plateformes de diffusion (Coursera, EDX), soutenues par de puissants intérêts et auxquelles les universités s’abonnent pour tenir leur place dans cette nouvelle compétition. Finalité : conquérir ces millions d’étudiants sensibles aux grandes marques qui oeuvrent dans le secteur de l’éducation comme ailleurs ; des marques en cours de dématérialisation car l’éducation en ligne s’affranchit progressivement de la salle de TD ou de l’amphithéâtre traditionnels.

Ces MOOC finiront par s’intéresser au monde de l’entreprise… Un marché prometteur, solvable, pour des universités et des grandes écoles qui doivent impérativement trouver de nouveaux revenus pour financer cette course mondialisée à la taille critique.

Une demande en faveur d’une formation plus accessible, moins onéreuse, en phase avec les « nouveaux » usages du Web

Il y a là une vraie menace pour les organismes de formation professionnelle, qui vient s’ajouter – c’est lié – à celle du e-learning et de ses nombreux avatars, et d’une demande des entreprises et des salariés en faveur d’une formation plus accessible, moins onéreuse, en phase avec des usages du Web qu’on ne peut certes plus qualifier de « nouveaux »… Les organismes de formation auront tout de même disposé d’une dizaine d’années pour s’informer et se préparer aux mutations dont le cours semble s’accélérer, alors que des effets de seuil sont en cours de franchissement.

Combattre l’entrée prévisible de contenus de formation gratuits dans les entreprises en médisant de leur médiocre qualité est une stratégie condamnée d’avance… Nombre de celles-ci se satisfont déjà de contenus rapid learning auxquels les MOOC n’ont rien à envier (pour ne pas parler d’une pédagogie à base de déroulement expert de centaines de slides Powerpoint). Surtout, certains MOOC dissimulent un redoutable business model : si les cours sont gratuits, il n’en va pas de même de la certification !

La certification des compétences a de la valeur

Matière à inspiration pour l’offre de formation privée ? Se concentrer sur l’analyse des compétences que les salariés doivent acquérir, la conception et la mise en œuvre de dispositifs d’évaluation souples, recevables par les entreprises comme par les salariés… Facturer cela qui a de la valeur pour eux : la certification, sorte d’assurance tout risque, reconnaissance des compétences, d’un talent, mise en conformité aussi aux diverses réglementations… Et sinon offrir les contenus de formation, au moins se garder de tout « contenu-centrisme » !

 

> Article initialement publié sur la e-learning letter


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