« Dans les démocraties, le chômage fait les élections. La question sera un thème central du prochain scrutin présidentiel, le moment de rappeler ces cinq évidences… »
Voici les « cinq évidences » énumérées par Jacques Attali dans son éditorial de rentrée :
- La flexibilité du travail ne garantit pas l’emploi, comme le montre l’exemple espagnol, où plus du tiers des salariés sont en CDD.
- Le chômage n’est pas une fatalité en temps de crise, comme le montrent les Pays-Bas, où 4,3% de la population active seulement est sans emploi, et, à un moindre degré, l’Allemagne.
- La réduction de la durée du travail est bonne pour l’emploi: les Pays-Bas ont la plus faible durée du travail annualisée d’Europe, et l’Allemagne a développé le temps partiel au lieu de licencier.
- La préparation à la reconversion des chômeurs de longue durée, pratiquée massivement aux Pays-Bas, est essentielle pour lutter contre l’éloignement du marché du travail. Or, la France, comme l’Espagne, les Etats-Unis et bien d’autres pays, a mis l’accent sur la flexibilité, et pas du tout sur la sécurité.
Et il ne faudrait surtout pas, sous prétexte d’économies budgétaires, renoncer à l’urgence de la formation des chômeurs et de l’aide à leur réinsertion, qui peut se faire à budget constant. Sinon, on passera en Europe, et en particulier en France, à une situation où, comme aux Etats-Unis, des millions de gens seront définitivement inemployables: le taux de chômage, alors, doublera.- En particulier, toutes les expériences montrent qu’aider les gens sans emploi à créer des entreprises, ce qu’une proportion notable d’entre eux peut faire, coûte moins cher que de verser des allocations chômage.
Le chômage n’est pas une fatalité. Encore faut-il faire de chaque homme, de chaque femme, la vraie priorité de la politique.