Intuitivement, il paraît logique qu’un contexte de crise entraîne une dégradation de la « qualité de vie » au travail : la durée des contrats se raccourcit, la pression augmente, les moyens baissent…
Le chômage des uns ne dégrade pas l’emploi des autres
Les experts du Centre d’études de l’emploi ont analysé l’évolution de « la qualité de l’emploi » en Europe. Il apparaît que les effets de la crise sont contradictoires :
- d’une part, les salariés sont soumis à la menace de perdre leur emploi, ce qui réduit leur pouvoir de négociation, exerçant ainsi une pression négative sur la qualité de l’emploi ;
- d’autre part, la récession entraîne la destruction d’une partie des emplois à faible productivité, flexibles et précaires, cumulant généralement de mauvaises caractéristiques (contrats de courte durée, faible nombre d’heures de travail, bas salaires, etc.). »
L’étude du CEE révèle « des liens plutôt faibles entre qualité de l’emploi et intensité de la crise ». En Espagne, par exemple, la qualité de l’emploi est restée stable alors que le chômage explosait.
D’un point de vue global, le CEE montre que, malgré la crise, les conditions de travail et la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle s’améliorent. Les progrès du télétravail y seraient-ils pour quelque chose ?
La « qualité de l’emploi » s’est particulièrement détériorée en France et en Irlande
La crise a tout de même fait des dégâts. Si quelques pays ont vu leur « qualité de l’emploi » progresser (Pologne, République tchèque, Belgique et Danemark), ils sont minoritaires : la tendance est surtout à une détérioration des indicateurs de salaires et à une multiplication des contrats « atypiques », moins sécurisants. Résultat global : la qualité de l’emploi se dégrade, surtout en Irlande et en France.
La France se trouve notamment en queue de peloton sur la part du temps partiel dans l’emploi :