ÉVÈNEMENT. Le jeudi 8 octobre, la Fondation ManpowerGroup célèbre « La France Qui Vient ». A cette occasion, 6 grands thèmes seront traités à travers de débats et de prises de paroles. L'Atelier de l'Emploi vous en donne un avant-goût.
La journée "La France qui vient" rassemblera en un même lieu bon nombre de ceux qui font la France d’aujourd’hui et de demain. Ces grands témoins débattront autour de 6 grands thèmes : éduquer, entreprendre, créer, connecter, innover & vivre-ensemble.
Alors, à quoi ressemble cette France qui innove ? Quels modèles disruptifs s’apprêtent à changer la donne ? Quelles bifurcations pour les nouveaux bonds technologiques ? Tour d'horizon avec quelques invités de la #FranceQuiVient
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Geneviève Férone : "On s’oriente vers une société de moins en moins carbonée, avec des flux migratoires sans précédents et de plus en plus de moyens de communication !"
Vice-présidente de The Shift Project
Docteur en Droit, diplômée des Ecoles Supérieures de Commerce et d’Administration des Entreprises, Geneviève Ferone a travaillé au sein de différentes organisations internationales : Agence Internationale de l'Energie, OCDE, Haut-Commissariat aux Réfugiés. Forte d'un parcours impressionnant, elle a également été la Présidente-Fondatrice d’ARESE, première agence française de notation sociale et environnementale sur les entreprises cotées, Directeur Général de CoreRatings, filiale de l'agence de notation Fitch Ratings et directeur du Développement Durable et membre du Comité Exécutif, du Groupe Eiffage puis du Groupe Veolia Environnement de 2008 à 2013. Aujourd'hui Vice-présidente de The Shift Project, Mme Férone est Chevalier de la Légion d'Honneur.
The Shift Project est une association fondée à Paris à l'initiative d'un groupe d'experts, dont Geneviève Férone-Creuzet. Son objectif est de répondre à la double contrainte du carbone : changement climatique et raréfaction des ressources énergétiques fossiles. Pour cela, l'association se propose de jouer un rôle de laboratoire d'idées en interface avec les acteurs économiques, politiques, académiques et associatifs : "La double contrainte énergie-climat vient remettre en question les fondements même de nos sociétés industrielles car elle implique la dé-corrélation entre le sentiment de prospérité et le niveau des flux physiques." Le projet Shift s'inscrit dans cet effort vers la transition énergétique : il se veut "force de proposition" et source de nouveaux outils.
Stéphane Voisin "Ce n'est pas la transition énergétique qui a besoin du monde financier, c'est l'inverse !".
Responsable de la recherche ESG chez Kepler Chevreux @voisin_steph
Après des études entre Paris II et la Leonard N. Stern School of Business à New York, l'itinéraire de Stéphane Voisin passe par plusieurs banques, de Barclays à J.P Morgan en passant par BNP Paribas. C'est chez New Deal qu'il commence à se spécialiser dans la finance responsable en 2003 avant de rejoindre Kepler Chevreux en tant que Responsable de la recherche sur le développement durable et l'investissement responsable. Depuis 2009, il partage son expérience et sa passion avec les étudiants de Paris Dauphine dans le Master RSE.
"Si l'on remonte l'histoire jusqu'à l'époque de la première transition énergétique, du ferroviaire vers l'automobile, on constate qu'à l'époque, tout le marché était dominé par le ferroviaire. Et pourtant, juste avant la deuxième guerre mondiale, ce marché a été totalement bouleversé en moins de 10 ans" expliquait Stéphane Voisin lors de la conférence Novethic en 2015. Selon lui, cette mutation est un modèle pour la transition énergétique en cours. "Il ne faut pas rater l'opportunité de nouveaux modèles ! Comme l'ont fait les grands pontes de l'industrie ferroviaire". Un changement à la fois technologique, économique et organisationnel dont France doit faire une opportunité !
Dominique Turcq : "Les obstacles ne sont pas technologiques, ils sont humains"
Auteur et fondateur de l'institut de recherche et de formation Boostzone @dorcq
Conseiller d'entreprise sur des problématiques liées aux changements sociétaux, technologiques et économiques, Dominique Turcq encourage les équipes managériales à innover et optimiser leur productivité en gérant mieux leur capital humain.
Dans son dernier ouvrage, Eloge du retard en entreprise, Dominique Turcq évoque un discours culpabilisant qui pointe la lenteur, voire la "ringardise", des dirigeants en matière de digital et d'innovation et prône la mise en place de nouveaux comportements.
"On peut mettre en place autant de directeurs du digital ou de 'digital acceleration teams' que l’on veut, s’ils ne peuvent changer les anciennes habitudes, les processus en place, ils ne feront que rajouter de la complexité, des jeux de pouvoir et des tensions supplémentaires." Pour Dominique Turcq, l'entreprise, si elle veut innover et rattraper le retard qu'elle a trop souvent sur les technologies, doit s'appuyer sur la capacité d'adaptation des individus. Selon l'auteur, c'est à travers les collaborateurs, mais aussi les clients et fournisseurs, que le dynamisme ambiant pourra pénétrer une entreprise qui doit "utiliser les nouveaux usages plutôt que les subir".
Ce changement de paradigme ne pourra se faire que si l'organisation permet à ses salariés de profiter pleinement des bouleversement technologiques et structurels qui s'opèrent… "Le changement doit donc être le fruit de décisions conscientes et volontaires permettant de lever les barrières. Le rôle du dirigeant, des comités exécutifs est crucial. Encore faut-il qu’ils comprennent ce qui se passe, qu’ils soient prêts à agir et qu’ils en aient envie."
Interrogé par l'Atelier de l'emploi en 2013, Dominique Turcq encourageait déjà les dispositifs de co-développement et prêchait déjà pour le travailler ensemble : "Le collaboratif, c’est à dire des hommes travaillant ensemble pour combiner leurs savoirs et leurs différences, quitte à être en rivalité, est toujours source de productivité, d’engagement et d’innovation, donc de compétitivité."
David Ménascé : "Cette France de l'économie collaborative, c'est la convergence de la débrouille face à la crise et de l'évolution technologique"
Co-fondateur du cabinet Azao et auteur de "La France du bon coin"
Après avoir été enseignant au Liban, David Ménascé a travaillé au Ministère de la Culture et de la Communication avant de rejoindre les Editions Hermès où il était notamment en charge de diverses revues scientifiques et de sciences humaines. Passé par les agences Harrison & Wolf et First&42nd, il est, aujourd'hui, le co-fondateur du cabinet de conseil Azao, dans lequel il accompagne entreprises, entrepreneurs sociaux et organisations de développement dans la définition et la mise en œuvre de stratégies d’innovation à fort impact social. Diplômé d’HEC et de Sciences Po Paris, il enseigne désormais à HEC Paris, et ce notamment dans le cadre de la Chaire « Entreprise et Pauvreté ». Aujourd'hui, il signe l'étude "La France du bon coin" publiée par l'Institut de l'Entreprise.
"La France du bon coin, c'est la convergence de la France de la débrouille et de l'évolution technologique" explique David Ménascé au sujet de l'étude récemment publiée par l'Institut de l'Entreprise. Il s'y s'attache, comme il le fait depuis des années, a penser les formes d'interactions sociales innovantes qui apparaissent en France avec le développement de l'économie collaborative. Comment saisir cette opportunité tout en protégeant les acteurs ? "Cependant, l'économie collaborative s'attire aujourd'hui des critiques parce qu'après avoir repensé la consommation, aujourd'hui, elle repense le travail. Et effectivement, elle le bouleverse, notamment pour tout ceux qui à titre principal, ou à titre complémentaire cherche du revenu". Et le problème, avec le développement du travail informel sur ces nouvelles plateformes, l'isolement de certains acteurs qui acceptent du travail à des tarifs largement insuffisants et sans contrôle ni protection. Un défi à relever pour que la France du Bon Coin ne reste pas dans son coin !
Crédit image : Alizée Lozach'hmeur / Social Good Week ; Geneviève Férone / Fondapol