Cette infographie du Nouvel Observateur, publiée à l’occasion de l’annonce, à l’été, d’un plan européen pour l’emploi des jeunes, photographie les disparités européennes en termes de chômage des 15-24 ans :
L’Allemagne, l’Autriche et la Finlande, leaders européens de l’emploi des jeunes ? Ce sont aussi parmi les économies les plus compétitives du monde (respectivement 4ème, 3ème et 16ème), selon le dernier rapport du Forum économique mondial.
Le rapport, qui comptabilise pour cette infographie le niveau de l’éducation supérieure et de la formation, la capacité à innover et la qualité des institutions dessine une Europe à trois vitesses, au Nord, au Sud, puis à l’Est.
Prêts ? Bougez !
Même grossier, ce découpage montre que la variété des opportunités qui attendent les jeunes des différents pays d’Europe ne permet pas de parler d’une et unique « génération perdue ». Inévitablement, de nouvelles migrations du travail se dessinent à mesure que ces cartes évoluent…
> Lire : « »Barrez-vous ! », qu’ils disaient… », analyse des invitations faites aux jeunes à franchir les frontières pour aller là où est le travail
Le salut par la mobilité ? Dans un marché du travail mondialisé et a fortiori européanisé, les appels à des programmes de mobilité européenne sont en mesure de dessiner des opportunités d’embauche… et même de formation. Peter Hartz, le père des réformes du marché du travail allemand, a ainsi émis, il y a peu, de nombreuses propositions pour l’emploi des jeunes.
Y figure un programme baptisé « Europatriés » : un fonds public/privé doterait les jeunes d’un “bon de formation échangeable », sorte d’incitation pour les entreprises à les former, ce bon prenant la forme d’un droit à la formation « vendu » à l’entreprise. Pour réenchantez tout ou partie d’une génération, lui prouver que tout n’a pas été fait pour lutter contre le chômage !
Prêts ? Pourvoyez !
Mais ce qui est vrai à l’échelle internationale, l’est aussi au sein d’un même pays. En France aussi, difficile de parler d’une et une seule génération : la fracture se creuse entre diplômés et non-diplômés et les réalités du marché du travail varient d’un bassin d’emploi l’autre. Pourtant, pour tous, des opportunités existent :
Jeunes, votre place est en France ! Comment puis-je le prétendre alors qu’un jeune sur quatre est sans activité ? Parce que notre secteur, 1,2 million d’entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité, offre chaque année près de 100.000 emplois et qu’il peine à les pourvoir.
Le président de l’UPA, l’organisation professionnelle des entreprises de proximité, conjure ainsi les jeunes à rester en France… Et il n’est pas le seul. Un rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) adopté le 1er octobre l’affirme : à l’échelle du pays, « les employeurs déclarent […] des difficultés de recrutement spécifiques qui se traduisent notamment par des offres durablement non-pourvues ». Les 30 000 « formations prioritaires pour l’emploi », annoncées pour la fin 2013, viseront à mieux rapprocher les candidats des besoins réels des entreprises, notamment localement. Un levier d’action encore sous-exploité… autant qu’un message d’optimisme pour les jeunes entrants sur le marché du travail !
[Edit]> Aussi sur l’Atelier de l’emploi : analyse et synthèse du rapport du COE, entre causes structurelles du phénomène des emplois non-pourvus et pistes pour l’action.