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Facebook aux recruteurs : gare aux violations de la vie privée

« Tout employeur qui chercherait à accéder aux données privées d’un candidat sur Facebook s’exposerait à des poursuites juridiques ». Suite à de nombreuses plaintes d’utilisateurs réagissant aux pratiques de recruteurs trop curieux, Facebook a pris position par la voix de sa Responsable de la confidentialité des données (Chief Privacy Officer), qui a averti les recruteurs des risques encourus dans un communiqué. Elle en a profité pour conseiller aux utilisateurs du réseau social de ne jamais accepter de donner accès à leur page Facebook à un tiers :

« If you are a Facebook user, you should never have to share your password, let anyone access your account, or do anything that might jeopardize the security of your account or violate the privacy of your friends »

Aux Etats-Unis, des recruteurs de plus en plus intrusifs

Recherche d'emploi sur les réseaux sociauxLes exemples de dérives d’utilisation des réseaux sociaux par les employeurs se sont en effet multipliés ces dernières années, à tel point que des sénateurs de l’Oregon se sont emparés du dossier. Car, outre les requêtes « classiques » sur un candidat et sa « e-reputation » via les moteurs de recherche (qui se sont banalisées au point que « googliser » est devenu une expression courante en France !), d’autres pratiques plus controversées ont vu le jour. C’est le cas du shoulder surfing, qui consiste pour un employeur à demander à un candidat de se connecter à sa page Facebook pendant un entretien pour aller inspecter « par-dessus son épaule » le flux d’informations de son compte personnel.

Pour Aleecia McMdonald, attachée à l’Université de Stanford, il n’est pas étonnant de voir ces abus ce multiplier dans le contexte du chômage de masse :

« When you have a job market where there are more job seekers than hirers, you’re going to see things like demanding to see your Facebook wall because if you say no, someone else is waiting for that interview. »

Mais l’intrusion a fait un bond lorsque, à la recherche d’un nouvel emploi, un statisticien de New York s’est vu demander par le recruteur ses identifiants. Une affaire qui a fait scandale aux Etats-Unis, amenant donc le réseau social à prendre position et les sénateurs à soumettre une proposition de loi.

Les recruteurs intrusifs s’exposent à des poursuites

Facebook a condamné en bloc tant le shoulder surfing que la demande d’identifiants. Elle s’est adressée aux recruteurs, en leur rappelant que l’accès aux données privées des candidats pouvait se retourner contre eux : si la page Facebook indique l’appartenance du candidat à une « minorité protégée », les employeurs pourraient se retrouver accusés de discrimination s’ils ne l’embauchaient pas :

« If an employer sees on Facebook that someone is a member of a protected group (e.g. over a certain age, etc.) that employer may open themselves up to claims of discrimination if they don’t hire that person ».

Mais, selon Facebook, c’est avant tout la confidentialité des données des utilisateurs qui interdit ces pratiques : un candidat acceptant de laisser un recruteur accéder à son « mur » et « newsfeed » pourrait se rendre coupable de violation de la vie privée de ses amis !

Quelles frontières entre vie privée et professionnelle ?

SmartphoneDécidemment, la frontière entre vie privée et vie professionnelle se brouille et les repères se perdent. Aujourd’hui, des candidats à l’embauche sont donc amenés à se poser des questions autrefois réservées aux célébrités : quelle est mon image privée, quelle est mon image publique ?

Des interrogations essentielles à l’heure où 60% des employeurs américains – et 47% des recruteurs français– affirment avoir recours aux réseaux sociaux pour embaucher, d’autant plus que l’influence en ligne devient une compétence prise en compte dans le recrutement.

Soignez votre e-reputation !

Face à ces mutations, la « e-reputation » devient décisive et les paramètres de confidentialité sont à manier avec beaucoup d’attention.  Il s’agit aujourd’hui de gérer son image virtuelle à la manière d’une marque selon Dan Schwabel, gourou du personal branding. Sur Me 2.0, il recommande par exemple l’usage de la même photo et du même nom pour toutes ses « identités virtuelles », ou encore que chaque individu achète un nom de domaine.

Quoi qu’il en soit, recruteurs et candidats doivent savoir que, aujourd’hui, sur les réseaux sociaux, seules les données publiques sont accessibles. Le reste relève de la vie privée.

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