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Big data : ces clubs de football qui recrutent comme des geeks

Un jeu-vidéo peut-il devenir le LinkedIn du football professionnel ? Si pour certains la question peut étonner, elle n’en est pas moins bien concrète pour bon nombre de managers ou de dirigeants de clubs. Et hautement stratégique.

Comment les clubs veulent faire rimer business et big data

La société Sports Interactive, éditrice du célèbre jeu vidéo de simulation Football Manager (20 millions de copies vendues), vient en effet de signer un partenariat avec Prozone, spécialisée dans l’analyse de données (big data), en particulier sportives, rapporte le quotidien britannique The Guardian. Utilisée par de nombreux clubs professionnels, cette dernière vise à proposer à ses clients des informations détaillées sur les caractéristiques et les performances d’environ 80 000 joueurs : club, âge, nationalité, éléments biographiques, position sur le terrain, nombre de buts marqués, d’apparitions, notation des matchs joués, estimation de son prix sur le marché…

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Une base de données de 300 000 joueurs à travers le monde

Mais qu’est-ce qu’un jeu-vidéo (ludique) de simulation de gestion d’un club de football peut-il bien apporter à une telle entreprise ? Sa base de données !

« La base de données de Sports Interactive est très précise et de forte valeur, ce qui améliorera les services de recrutements que nous proposons« , a déclaré le PDG de Prozone, Thomas Schmider.

Car celle-ci elle bien « réelle » : pour créer l’expérience la plus immersive possible, choix a été fait de coller au mieux à la réalité, et donc de se baser sur les performances authentiques des joueurs, qu’ils soient une super-star internationale jouant dans un grand club européen ou un jeune talent inconnu du grand public évoluant dans une équipe B d’une ligue sud-américaine. Ainsi, Football Manager peut se targuer de recenser près de 300 000 joueurs à travers le monde. Chacun possédant sa fiche personnelle plus ou moins régulièrement mise à jour.

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Comment un jeu vidéo a réussi à faire collaborer 1 300 personnes dans 50 pays

La recette pour créer une telle base de données ? La passion des fans pour le football (et le jeu vidéo) :

« Sports Interactive a passé 22 années à créer son propre réseau « d’éclaireurs », qui assiste à de vrais matchs et entraînements, puis remplissent un rapport détaillé sur les joueurs« , rapporte le Guardian.

Et d’ajouter : « Certains éclaireurs suivent une seule équipe, d’autres la totalité d’une ligue, et tous restent en contact régulier avec le studio de développement« . Au total, c’est 1 300 personnes dans 51 pays à travers le monde qui font vivre cette base de données. Le tout agrémenté d’infos piochées sur les blogs spécialisés ou sur les fanzines locaux.

La recherche du talent, un business model à part entière pour de nombreux clubs

football-vintage-recrutement-big-dataPour les grands clubs, l’intérêt d’une telle base de données est avant tout financier : désormais, plus besoin d’envoyer toute une équipe sur le terrain pour assister à l’entraînement de tel joueur ou pour regarder le match de telle équipe ; ni de développer et entretenir des contacts locaux.

Et comme le rappelle le directeur de Sports Interactive, Miles Jacobson, « la recherche de jeunes talents fait partie intégrante du business model de nombreux clubs aujourd’hui« , en particulier ceux qui ne brassent pas forcément des centaines de millions d’euros chaque année.

Le club italien Udinese par exemple, est passé au niveau supérieur grâce à la vente du jeune joueur chilien Alexis Sanchez pour la somme de 32 millions d’euros au club espagnol Barcelone. Un joueur que le club avait recruté quelque temps plus tôt pour… environ 250 000 euros.

Si cette actualité démontre les usages et les bénéfices concrets que peuvent apporter une utilisation intelligente (et, ici, collaborative) des big data, elle atteste également d’une tendance sans cesse plus forte à la gamification. En effet, la nouvelle interface de Prozone est très proche… du jeu Football Manager lui-même. Et pour cause : les recruteurs y étaient tellement habitués que l’entreprise a préféré ne pas perturber ses clients.

Et maintenant ? Pour le Guardian, l’avenir du recrutement se situerait quelque par entre les big data et Tinder, l’application mobile de rencontres : un paradis pour recruteur pressé mais méticuleux ?

 

Crédits images : Länsmuseet Gävleborg / flickr.com / licence CC ; & capture d’écran Football Manager
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