1 PME sur 5 prévoit de recruter au premier semestre 2015. Une bonne nouvelle qui traduit des carnets de commande en hausse ? Pas si simple… Le recrutement est en effet très souvent perçu par ces entreprises de taille moyenne comme complexe et risqué. Au point que beaucoup y renoncent, au risque de freiner leur croissance.
Fin janvier 2015, la France comptait plus de 5,2 millions de demandeurs d’emploi. Les jeunes, à la recherche d’un premier poste, sont parmi les plus touchés. Ce n’est pas une fatalité : le dernier baromètre Agefos-PME révèle que 20% des PME envisagent de recruter au cours du premier semestre 2015. Dans les PME de plus de 300 salariés, ce chiffre grimpe même à 38%.
Problème : les petites entreprises peinent à trouver des profils en adéquation avec leurs besoins. Explications de Jean-François Denoy, Directeur général de Manpower: « Malgré un nombre élevé de demandeurs d’emploi, les difficultés de recrutement demeurent, notamment pour les PME. C’est pourquoi nous avons décidé de les aider, très concrètement et à leurs côtés, en créant Manpower Conseil Recrutement ». Décryptage.
Entre déficit d’attractivité et quête de profils complexes
Alors que les grandes entreprises investissent écoles et universités, l’univers des PME reste assez méconnu des jeunes diplômés, particulièrement des Bac +2. Les petites entreprises ont du mal à rendre leurs postes attractifs : bien souvent, elles sont victimes d’idées reçues concernant la rémunération, les possibilités d’évolution de carrière ou les conditions de travail. Qui plus est, si certaines start-up parviennent à attirer des talents en proposant de l’intéressement ou de l’actionnariat salarié, la plupart des entreprises ne disposent pas des moyens humains ou financiers pour travailler sur leur marque employeur et leur présence en ligne – qu’il s’agisse de la création d’un site web ou de l’activité sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, beaucoup de PME proposent des emplois qui demandent une grande polyvalence et impliquent de nombreuses responsabilités. Un type de profils pour lesquels les fiches de poste sont compliquée à définir et à qualifier, ce qui rend évidement le recrutement plus difficile encore. Or, selon la CCI Paris-Ile-de-France, 63% des PME ne disposent pas de collaborateurs en charge des fonctions RH capables de gérer ce genre de tâches.
Des job boards peu adaptés aux besoins des PME
La publication d’offres sur les sites d’emploi tend à se répandre dans les petites et moyennes entreprises. Mais, outre le coût de la diffusion, le problème de la sélection des candidats demeure : sans pôle RH dédié, les employeurs se noient dans les candidatures, sans possibilité efficace de les trier, et encore moins d’y répondre.
Qui plus est, les erreurs de recrutement peuvent avoir des conséquences désastreuses. Entre le coût de l’embauche, des salaires et des indemnités ainsi que ceux générés par la dégradation des performances de l’entreprise, elles peuvent se chiffrer à plusieurs dizaines de milliers d’euros – un coût considérable pour une petite entreprise. Et les difficultés de recrutement sont loin d’être un épiphénomène : selon la Dares, 36% des CDI sont rompus avant la première année. Pour Jean-François Denoy, cela « montre à quel point il est difficile, pour une entreprise, de trouver les compétences avec le niveau de performance attendu ».