« Une personne sur trois âgée de 25 à 54 ans et née à l’étranger est surqualifiée pour son emploi. Contre une personne sur cinq pour les natifs. »
C’est en ces termes qu’Eurostat présente l’une de ses dernières études, au sujet de l’impact des migrations dans les sociétés européennes.
Un Européen sur 10 réside hors de son lieu de naissance : les personnes nées à l’étranger (i.e : dont le lieu de naissance n’est pas celui de la résidence habituelle) représentaient 9,4% de la population de l’Union européenne (UE) en 2010.
Eurostat indique que le chômage frappe plus les personnes nées à l’étranger que les « natifs » dans l’UE :
- En moyenne, sur l’ensemble de l’UE, le taux de chômage est de 10% pour les personnes résidant à l’étranger, contre 6% pour les natifs en 2008 -en ce qui concerne la tranche d’âge comprise entre 25 et 54 ans.
- Ce décalage se retrouve dans l’ensemble des pays de l’UE, à l’exception de la Grèce et de la Hongrie.
On apprend également que « lorsqu’elles travaillent, les personnes nées à l’étranger ont souvent plus de difficultés à trouver un emploi correspondant à leur niveau d’éducation. »
L’étude « Migrants in Europe – A statistical portrait of the first and second generation » montre en effet que leur « taux de surqualification » (pourcentage des travailleurs possédant un diplôme de l’enseignement supérieur mais occupant des emplois « peu ou moyennement qualifiés ») est de 34%, contre 19% pour les « natifs ».
Des taux de chômage et de surqualification plus élevés pour les personnes nées à l’étranger
Les différences de taux de chômage sont particulièrement importantes en :
- Belgique : 14% pour les personnes nées à l’étranger contre 5% pour les natifs ;
- Suède : 11% et 3% ;
- Finlande : 11% et 5% ;
- Espagne : 15% et 9% ;
- France : 12% et 6% ;
- Allemagne 12% et 6%.
En matière d’emploi, le taux de surqualification des personnes âgées nées à l’étranger était nettement supérieur à celui des natifs dans tous les États membres (pour lesquels les données sont disponibles). Les différences sont particulièrement marquées :
- en Grèce : 62% pour les personnes nées à l’étranger contre 18% pour les natifs ;
- en Italie : 50% et 13% ;
- en Espagne : 58% et 31% ;
- à Chypre : 53% et 27% ;
- en Estonie : 47% et 22% ;
- en Suède : 31% et 11%.
>>> Télécharger la synthèse d’Eurostat (pdf).
>>> Télécharger l’intégralité de l’étude « Migrants in Europe – A statistical portrait of the first and second generation » (pdf, en anglais).
>>> Lire l’article de l’Atelier de l’Emploi sur l’enquête Manpowergroup sur la « pénurie de talents » dans le monde : inadéquation entre les compétences disponibles sur le marché et les besoins des employeurs.