Le temps partiel représente un peu plus de 15% des emplois en France. A l’heure de l’ouverture de négociations sur la réforme du marché du travail, le phénomène du « temps partiel subi » est souvent pointé du doigt. Le blogueur Verel, spécialiste de l’organisation RH, décryptait la semaine dernière une facette du marché du travail souvent méconnue. Loin de certaines idées reçues, il explique que les pratiques des consommateurs sont au fondement de l’organisation du temps de travail.
Le temps partiel, souvent choisi, surtout par les femmes
Les femmes sont les premières concernées par le temps partiel : près d’un tiers (31%) de celles qui travaillent occupent un poste à temps partiel – ce qui n’est le cas que de 6% des hommes. Résultat : 83% des salariés à temps partiel sont des salariées.
Sur les 5 millions d’actifs à temps partiel, on estime que 3,5 millions ont choisi de travailler ainsi. Verel rappelle en effet que le temps partiel est « choisi » lorsque le souhait émane du salarié, « subi » lorsque ce dernier accepte l’offre de l’employeur, faute de mieux. Les temps partiels subis représentent 1,5 million d’emplois, dont 70% sont occupés par des femmes.
Le temps de travail, fonction des habitudes des clients dans les services
Cette réalité n’est pas la même dans tous les secteurs d’activité. Si l’industrie ou la construction emploient plutôt à temps plein, les activités de service occasionnent de nombreux contrats à temps partiel. Par exemple, 30% des salariés de la restauration et de l’hébergement travaillent à temps partiel.
Pourquoi de telles différences ? Verel explique que, dans les services, ce sont les consommateurs qui définissent l’organisation du travail :
« Le service se produit et se consomme en même temps : travailler dans la restauration, c’est travailler quand les clients viennent se restaurer, donc parfois uniquement aux heures de repas de midi. »
La « logique d’optimisation organisationnelle » fait évoluer les effectifs et le rythme des salariés en fonction de la charge de travail : on cherchera ainsi à faire travailler les caissières de supermarché « plutôt aux heures de pointe qu’aux moments creux », et les commerces privilégieront le samedi aux autres jours.
Les services représentant trois quarts de l’emploi en France, on comprend ainsi l’importance du temps partiel dans notre pays. Verel ajoute un élément, plus conjoncturel : quand le chômage est élevé, les candidats au temps partiel sont plus nombreux. Les entreprises tendent donc à recourir plus souvent à ce type d’emploi.
>>> Pour en savoir +
- Le post de Verel : «Temps partiel subi »
- La progression du temps partiel, dans l’Atelier de l’Emploi
> Crédit image : gcoldironjr2003, sur Flickr, sous licence CC