L’école de management (EM) de Grenoble a mené une expérience pour en savoir plus sur l’efficacité des « jeux sérieux » (serious games) dans la formation. Une étude qui vient à point, alors que leur apport en termes de « plaisir d’apprendre » suscite l’engouement dans la formation.
CIO Online décrit cette expérimentation :
- un groupe témoin a suivi une formation classique, à base de documents ;
- un autre groupe a suivi la même formation dans le fond, mais un serious game remplaçait les documents.
Dans les deux groupes, il y avait des étudiants sans aucune expérience de l’entreprise, avec une faible expérience (stage très court) et avec une expérience plus solide (stage long).
Formation : les serious games renforcent l’expérience des praticiens
L’analyse montre que :
- pour les novices comme pour les étudiants dotés d’une faible expérience, les résultats n’ont pas été « sensiblement différents » selon les supports pédagogiques ;
- en revanche, les étudiants dotés d’une expérience longue ont obtenu de bien meilleurs résultats pratiques lorsqu’ils ont été formés par le biais de serious games – sans que cela ne nuise à leurs résultats théoriques.
Conclusion de Hélène Michel, enseignante-chercheuse à l’EM Grenoble : « le serious game sert au renforcement d’expérience ». Un enseignement à prendre en compte dans la réflexion sur l’intégration de nouveaux outils aux dispositifs de formation.
Les serious games luttent contre les préjugés dans l’évaluation des compétences
L’article relève également que « les serious games se font aussi une place pour l’évaluation des compétences, notamment managériales ». Leur utilisation sous forme de jeux de rôles permettrait en effet « d’aller bien plus loin que des tests de personnalité avec une immersion situationnelle sans, cependant, engager des frais trop importants. »
L’apport serait ici potentiellement très fort : les serious games permettraient « la révélation d’un profil personnel » tout en débarassant l’évaluation des préjugés qui pourraient l’affecter :
« Un outil de ce genre a, de plus, l’avantage de n’être influençable par aucun préjugé : le serious game est par nature non-discriminatoire. »