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Negociation

Le salaire variable indexé sur la situation de l’entreprise, une solution au chômage?

« On peut comprendre que les syndicats veuillent mettre fin à l’explosion actuelle des contrats précaires et que les chefs d’entreprise ne veuillent pas d’une taxation augmentant le coût salarial de contrats courts auxquels ils recourent justement pour alléger la masse salariale de leur entreprise quand le carnet de commandes diminue. Dans cette opposition, le risque n’est-il pas que cette taxation se traduise non par la substitution des contrats à durée indéterminée aux contrats courts, mais par la substitution du chômage à ceux-ci ? ».

Alors que la taxation des contrats courts est le point d’achoppement des négociations sur la réforme du marché du travail, qui reprennent ce jeudi mais dont l’issue paraît de plus en plus incertaine (6 Français sur 10 ne croient pas à la possibilité d’un accord), Xavier de Yturbe, consultant RH en restructurations, suggère dans Les Echos « une solution permettant à la fois aux chefs d’entreprise d’ajuster rapidement les coûts salariaux et aux salariés de garder leur emploi. »

Xavier de Yturbe

Son idée directrice : « l’opposition entre la rigidité de la masse salariale et la volatilité de la situation de l’entreprise » serait souvent la cause des licenciements économiques. Par conséquent :

« Une solution pourrait être de substituer à l’actuel débat sur cette taxation un débat sur les modalités de l’introduction ou de l’augmentation de parties variables dans les salaires actuels, contractualisée et assise sur l’évolution de l’entreprise. Certes existent déjà des rémunérations flexibles comme la participation, l’intéressement collectif, des primes et indemnités de toutes sortes. Cependant, la très grande majorité de ces instruments ne fonctionne exclusivement que sous forme de récompense en cas de bons résultats, ce qu’il faut bien sûr préserver, non de solidarité en cas de résultats moins bons.

Or si l’on veut éviter cette augmentation continue du chômage, il est indispensable d’associer davantage les salariés à la marche et aux résultats de l’entreprise. Certes, existe aussi déjà le recours au temps partiel. Mais sa mise en place est complexe, ne tient pas suffisamment compte de la spécificité des situations et fait plus appel aux finances de l’Etat qu’à la maturité et à la solidarité de tous. »

AnticipationLe pendant « sécurité » de cette nouvelle vision de la flexibilité : le mécanisme devrait être décidé par les partenaires sociaux, des clauses « de retour à meilleure fortune » devront être prévues, les rémunérations ne devront jamais descendre au-dessous du niveau des allocations chômage, les situations personnelles doivent être prises en compte et les bas salaires protégés… Surtout, le consultant insiste sur ce qui devrait permettre une véritable « flexisécurité à la française » :

Xavier de Yturbe souligne que c’est notamment la simplicité des mécanismes d’ajustement des salaires à la situation économique de l’entreprise proche qui a permis à l’Allemagne de perdre beaucoup moins d’emplois que la France alors que la conjoncture se dégradait de la même manière dans les deux pays. Ses avantages : permettre « une infinité de variations, donc plus de souplesse et de réversibilité » et, surtout, d’avancer vers un dialogue social « adaptable à la spécificité des entreprises, cela au bénéfice de tous. »

>>> Pour en savoir +

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