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L’action des élus locaux sert-elle le développement économique des territoires ?

L’Université d’été « Emploi, Compétences et Territoires », a permis de rassembler les acteurs publics et privés de l’économie dans les territoires. Une initiative indispensable car la convergence des intérêts et horizons de chacun est loin d’être évidente. En effet, structures politiques et économiques ne font pas toujours bon ménage dans les territoires : les intérêts s’opposent parfois, les horizons (court/long terme) divergent, et les frontières administratives ne sont pas forcément adaptées aux réalités économiques.

Un problème de temps…

Temps

Le décalage entre le temps politique et le temps économique est problématique.  Pour Jacques Chabal, membre du conseil d’orientation de l’Assemblée des communautés de France (ADCF), l’action publique est parfois trop lente à se mettre en place, parfois trop pressée pour laisser le « temps économique » faire son oeuvre et les marchés se constituer.

Lionel Satouf, directeur national du pôle « revitalisation des territoires » du cabinet de conseil Sémaphores, explique de manière assez simple ces divergences d’horizons : les élus recherchent avant tout une visibilité, quête qui aboutit fréquemment à des decisions aberrantes.

Voilà pourquoi les stratégies économiques publiques de développement territorial apparaissent aux yeux de L. Satouf comme « exogènes », insuffisamment reliées aux caractéristiques des territoires. Trop de collectivités publiques chercheraient à attirer des entreprises « venues de l’extérieur » afin d’engranger rapidement des recettes fiscales et de pouvoir communiquer sur l’attractivité retrouvée de leur territoire.

Un paradoxe en découle : on pense spontanément le secteur public préoccupé par le long terme mais, dans les faits, la vision est trop souvent court-termiste. En lieu et place d’une veritable réflexion de fonds sur l’avenir des territoires, « l’ingénierie subventionnelle » – la course aux subventions –  domine.

… et un problème de frontières

UECT - intervenants

Autre difficulté, rappelée avec force lors d’un atelier spécifique : les frontières administratives correspondent trop rarement à la réalité économique.  Le découpage idéal existe-t-il ?

De très nombreuses tentatives cherchent à identifier « le » bon périmètre pour des actions mutualisées de développement des territoires : faut-il agir au niveau des « bassins d’emplois » (définis selon quels critères ?), des structures de coopération intercommunale, du schéma de cohérence territoriale (SCOT), de la région… ? Dans les faits, on s’aperçoit que chacun semble avoir sa propre vision, selon la position qu’il occupe dans ce jeu d’acteurs complexe, au sein des multiples structures existantes.

La taille des territoires : un faux débat ?

Pour Gérard-François Dumont, président de l’Observatoire International des territoires, ce débat passe à côté de l’essentiel. Cette quête de la « taille idéale » est vaine et, au fond, « très française » : les cantons suisses ne sont-ils pas « compétitifs » malgré leur petite taille au regard des régions françaises ?

D’autres experts insistent sur l’importance de la gouvernance et de la coordination des offres territoriales (« interterritorialité »). Les acteurs doivent avoir l’habitude de travailler ensemble et réfléchir collectivement à l’avenir à moyen terme de leur territoire.

Pas de collaboration sans projet

Pourtant, là encore, le dialogue et la concertation ne suffisent pas. Se réunir régulièrement est une chose, impulser de véritables changement en est une autre. De nombreux intervenants ont ainsi mis en garde contre le danger de partenariats et collaboration n’aboutissant pas : sans projet, pas de collaboration.

L’Université d’été a donné de nombreux exemples de réussites, dont l’Atelier de l’emploi se fera l’écho dans son prochain billet à ce sujet.

 

> Image de Une issue du flickrstream de la Ville d’Arles
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