En France, l’externalisation de la formation progresse. Dans le même temps, toujours selon une étude EOA France, qui a interrogé plus de 500 décideurs (DG, DRH, DAF, etc.), la perception de la fonction formation comme une fonction stratégique s’affirme… mais reste minoritaire – 37% des personnes interrogées.
C’est en tendance que le glissement de perceptions s’observe : en 2009, ils n’étaient que 19% à penser la fonction comme stratégique, soit deux fois moins. Sur le volet externalisation, cette tendance semble par ailleurs confirmée par le fait que les sponsors des projets sont, en large majorité, la direction générale puis la direction des ressources humaines, parfois en binôme (respectivement 60 et 45%). La direction formation à proprement parler n’est elle qu’à l’origine de 13% des projets d’externalisation de la formation.
« Une fonction qui s’interroge sur sa finalité »
« Ces chiffres dessinent une fonction qui s’interroge sur sa finalité, son environnement interne / externe et ses conditions d’exercice » commentait récemment Michel Diaz, directeur associé du cabinet d’études indépendant Féfaur. Car dans le détail, les tâches de formation les plus externalisées évoquent elles aussi un glissement vers une responsabilisation de plus en plus importante de la fonction – et/ou une prise en compte de plus en plus stratégique de l’enjeu de développement des compétences ?. Elles sont ainsi notamment liées à la relation avec les OPCA (structure paritaire chargée de collecter et de mutualiser les contributions des entreprises nécessaires au financement de la formation), ou à l’élaboration du plan de formation et même la stratégie globale de développement des compétences, également externalisées dans des proportions conséquentes.
Mais qu’est-ce qui pousse les entreprises à externaliser ? Réduire les coûts en augmentant la productivité et en optimisant les coûts pédagogiques est, de loin, cité comme le principal bénéfice de l’externalisation de la formation (70%). Une évolution majeure par rapport à 2012, où ce bénéfice n’était cité que… par 37% des personnes interrogées, au même niveau que l’apport de conseils d’experts. Un signe, aussi, de la maturité du marché ?
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