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Transformation numérique des entreprises : le socle technologique ne suffit plus.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la transformation digitale n’est pas uniquement un sujet technologique. Elle recouvre des dimensions multiples impliquant des enjeux business, humains et éthiques majeurs pour une entreprise. Favoriser la diffusion d’une culture numérique, c’est donc d’abord lui donner du sens, pour ses clients, ses collaborateurs, ainsi que la société.

À l’occasion de la 6ème édition du salon VivaTech, ManpowerGroup a organisé un live LinkedIn pour explorer cette thématique en compagnie d’Eric Jeannerod, directeur général d’Experis, la marque de ManpowerGroup dédiée à la transformation digitale des entreprises, et de Bertrand Nachbaur, directeur des systèmes d’information et du numérique chez Dalkia.

Comment prendre le tournant de la transition digitale ?
1. En diffusant une culture numérique créatrice de valeur pour donner du sens à cette transformation
2. En accompagnant l’évolution des compétences et en répondant à la pénurie des talents inédite qui en résulte
3. En plaçant la transition numérique au service de la transition environnementale

Diffuser une culture numérique créatrice de valeur

En réponse à la digitalisation des métiers, les entreprises et les organisations doivent assurer la diffusion d’une culture numérique au sein de leurs équipes. Cet impératif constitue pour Éric Jeannerod « un magnifique élan de collaboration qui part de la DSI, mais intègre aussi toutes les fonctions support, et s’étend du marketing à la vente en passant par le service juridique. » S’il existe indubitablement des appréhensions différentes du digital parmi cette variété d’utilisateurs, se montrer à l’écoute de leurs appétences et valoriser leurs compétences permet d’assurer une transformation transversale de l’entreprise. Éric Jeannerod invite, par conséquent, à s’intéresser à la perception qu’ont les collaborateurs des moyens digitaux mis à leur disposition. « On ne peut plus imposer un outil, il faut que les gens les adoptent et le fait que chacun y trouve une valeur perçue forte est indispensable pour ça. »

Chez Dalkia, Bertrand Nachbaur ne parle plus de transformation numérique seule, mais bien de « transformation métier » avec le numérique en support. Il explique ainsi que « l’enjeu principal consiste à donner du sens à cette transformation » et prend pour exemple celle des opérations, menée dans la filiale d’EDF, afin de limiter le nombre d’interventions de leurs techniciens pour qu’ils puissent se concentrer sur des tâches à valeur ajoutée. C’est seulement une fois que l’objectif de la transformation est compris de tous, et que chacun s’y projette, que les sujets d’outils, d’exploitation de données, ou encore d’IoT, peuvent entrer en jeu.

Une fois le sens de la transformation intégré, il faut favoriser l’adoption de ses moyens en élaborant un safe digital workplace, un environnement de travail digital confortable, sécurisé, où les collaborateurs se sentent en confiance. Alors que le développement de nouveaux processus outillés génère de nouvelles pratiques et de nouvelles données, les deux experts partagent la conviction que la data doit être pleinement mise à disposition des collaborateurs pour qu’ils s’approprient son usage. À ce propos, Bertrand Nachbaur rappelle que l’environnement de travail va être fondamental, « car chaque acteur de nos processus doit avoir accès à l’information qu’il a lui-même produite ou qui concerne son écosystème. » Une démarche qui implique de consulter fréquemment les utilisateurs afin de récolter leurs avis sur les processus mis en place pour que chacun soit acteur et garant de leur succès.

Accompagner l’évolution des compétences et répondre à la pénurie des talents

Le numérique peut être créateur de valeur et source de confort au travail, mais il révolutionne également les métiers et nécessite une nouvelle approche de l’acquisition de compétences pour les entreprises.

Pour Bertrand Nachbaur, il incombe aux entreprises de s’assurer que leurs salariés ont les compétences digitales nécessaires du programme de développement des compétences à l’intégration au sein des équipes et ensuite tout au long de leurs carrières. « Désormais, entre le hard skill et le soft skill se trouve le digital skill qu’il faut développer chez ses collaborateurs en les formant». Dalkia dispose d’ailleurs de son propre centre de formation afin que la compétence numérique puisse être partagée le plus largement possible parmi ses collaborateurs. La digitalisation s’accompagne ainsi d’une forte hausse des budgets formations que confirme Éric Jeannerod : « Nous venons de transformer notre système de management d’entrepôt, et 10 % du budget de ce projet numérique porte sur de la formation et de la communication pour s’assurer que les collaborateurs s’emparent de ces moyens. »

Face à un système de formation secondaire qui peine à suivre les évolutions du marché et des technologies utilisées, les entreprises doivent se saisir de cet enjeu. À l’heure où Amazon crée sa propre formation interne, Éric Jeannerod annonce que la Experis Academy accélère et va former les talents de demain en collaboration avec des entreprises de services informatiques, et des établissements d’enseignement reconnus. Pour autant, aux côtés de la formation en entreprise, il met également en avant les succès de l’apprentissage volontaire auquel il invite à rester ouvert : « Nous avons des collaborateurs qui nous quittent pendant un an pour aller apprendre un autre métier, avec des techniciens support qui nous reviennent comme développeurs logiciels ou autre. »

Ces enjeux d’employabilité sont directement corrélés à ceux, plus clés que jamais, du recrutement. Et pour cause, depuis la crise sanitaire, les projets IT se multiplient à un rythme sans précédent. Ce constat, Éric Jeannerod le fait chez la grande majorité de ses clients avec pour conséquences un appel d’air en matière de compétences IT et une pénurie de talents inédite. « Le secteur n’a jamais été aussi tendu, et en France, 4 entreprises sur 5 ont du mal à recruter sur ces métiers. » Pour répondre à cette problématique, il considère que « les entreprises doivent accorder une attention très particulière à l’environnement bureautique digital qu’elles mettent à disposition de leurs collaborateurs », un sujet d’attractivité majeure pour sortir vainqueur de cette guerre des talents.

Par ailleurs, Experis vient de publier une étude exclusive, intitulée The New Age of Tech Talent, témoignant du fait qu’il existe des viviers cachés de talents au sein même des entreprises. Si ces collaborateurs doivent être acculturés aux environnements digitaux, ils disposent néanmoins des capacités et du potentiel nécessaires pour s’y épanouir. Éric Jeannerod estime ainsi que le vrai travail des entreprises est d’aller découvrir ces talents. « De la même manière, il faut aujourd’hui recruter avec des plans de formation pour attirer les personnes qui n’ont peut-être pas les compétences immédiates, mais le potentiel et l’envie nécessaires pour leur développement. »

Promouvoir une digitalisation responsable

Si la transformation digitale challenge la culture d’une entreprise et les compétences de ses salariés, c’est aussi l’opportunité pour l’entreprise de relever des défis d’avenir en matière d’inclusion et d’écologie.

Alors que les effectifs en BTS informatique par exemple sont composés en moyenne de seulement 7 % de femmes, Éric Jeannerod estime qu’il est aussi du devoir des entreprises de montrer que ces professionnelles font d’excellents managers. Elles sont d’ailleurs mieux représentées dans ces positions chez Experis avec 20 % de femmes parmi les managers pour 17 % dans les effectifs globaux. Chez Dalkia, il s’agit également d’un sujet clé qui a amené la présidente Sylvie Jéhanno à mettre en place le prix Women’s Energy in Transition pour promouvoir la place des femmes dans la transition énergétique. Bertrand Nachbaur annonce ainsi un objectif clair : « Aujourd’hui nous comptons 21 % de femmes parmi nos cadres et nous voulons atteindre les 30 % rapidement, tout en développant nos populations de techniciennes. »

Experis met également en place des programmes de formation pour aller chercher les personnes les plus éloignées de l’emploi, en accordant une attention toute particulière aux zones d’éducation prioritaires et d’emplois francs qui permettent aux employeurs de bénéficier d’une aide à l’embauche au profit de résidents de quartier prioritaire. « Nous travaillons avec Pôle emploi sur ce sujet et chaque année, nous formons 150 collaborateurs pendant 3 mois en partenariat avec eux. » Il rappelle ainsi que cela fait 20 ans que l’IT manque de main d’œuvre, un mal pour un bien, car cela a aussi permis à la diversité d’y rayonner : « Nous avons de nombreuses filières dans lesquelles chacun peut s’épanouir, de la plus technique à la plus managériale. »

Second défi à relever pour la transformation numérique, la transition énergétique ne manque pas non plus de cas d’école. Si Experis dispose d’objectifs propres en matière de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre, Éric Jeannerod explique que l’entreprise accompagne également ses clients en explorant des solutions innovantes pour permettre d’optimiser la consommation des parcs informatiques. « Nous disposons d’un écosystème de start-up afin de proposer des solutions à nos clients pour contribuer à leur effort de sustainable IT. » La marque de ManpowerGroup s’occupe ainsi du cycle de vie des ordinateurs depuis leur déballage jusqu’à leur destruction, tout en travaillant sur de la modélisation pour prolonger la durée de vie des équipements et ne les remplacer que lorsque cela est pertinent.

Décarboner le mix énergétique de ses clients, c’est le cœur de métier de Dalkia et, à cet égard, Bertrand Nachbaur est convaincu qu’une vision claire du système énergétique va permettre au numérique de jouer un rôle croissant. « Nous avons lancé récemment Dalkia analytics, une offre à destination de nos clients industriels pour optimiser leur performance énergétique en exploitant et en analysant leurs données. » Le numérique permet ainsi d’éclairer les utilisateurs sur leur consommation afin de les placer dans une dynamique de sobriété d’usage. Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer l’impact du “Green IT”. La refonte du site institutionnel dalkia.fr a été une initiative marquante en la matière et en a fait le premier site éco-responsable du monde de l’énergie. Grâce à un design épuré, un contenu plus pertinent divisant le volume de pages par 10, et un travail sur l’infrastructure permettant de passer de 7 serveurs à 2, le nouveau site a enregistré une économie de 64 % de CO₂, inspirant de nombreux acteurs tous secteurs confondus.

Si la transformation digitale s’impose aux entreprises, il leur appartient d’en favoriser le déploiement en ne perdant pas de vue les enjeux qu’elle soulève et ceux auxquels elle répond. Faire comprendre à l’ensemble des collaborateurs son potentiel est un préalable à l’adoption des outils digitaux qui permettent ensuite de développer des usages à forte valeur ajoutée. Plus que jamais, l’acquisition des compétences nécessaires incombe aux entreprises et implique d’investir massivement dans la formation des collaborateurs ainsi que dans la détection et la rétention des talents. Enfin, ces stratégies de transformation ambitieuses permettent de relever des défis majeurs au service de la diversité en entreprise et de la transition énergétique. C’est uniquement à ces conditions qu’elle se fera au service du business, des clients et des collaborateurs, trois dimensions déterminantes pour sa réussite.

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