10 ans : une éternité pour un réseau social ? Facebook n’a pas encore passé le cap de la décennie, quand Twitter vient à peine de souffler ses 7 premières bougies. A l’heure où l’anticipation semble dépasser la fiction, où les algorithmes et le big data apparaissent comme une nouvelle frontière, a-t-on oublié à quel point les modes de recrutement étaient différents il y a 10 ans ? Mesure-t-on assez la révolution LinkedIn ?
Réseau social inversé
Pendant que LinkedIn publie un historique retraçant les grandes étapes de l’entreprise, une infographie de Masters in Human Resources vient nous rappeler la profondeur de la mutation, qui touche à la nature même de la relation entre candidats et employeurs. « Avec les réseaux sociaux, vous êtes candidats à vie ! », prévenait récemment Job 2-0 : 80% des utilisateurs de LinkedIn ne sont pas en recherche active d’emploi, et ils n’y passent en moyenne pas plus de deux heures par semaine.
Une énigme ? L’engagement des utilisateurs ne vient pas principalement, comme dans les réseaux sociaux « traditionnels », des échanges horizontaux, entre internautes, mais plutôt de la faible quantité de postes à pourvoir au vu du grand nombre d’inscrits. Sur LinkedIn, les utilisateurs, même passifs, dévoilent leurs références, leurs compétences, leur cursus : ces éléments ne se cantonnent pas à l’identité numérique, mais permettent de reconstruire le parcours réel des (potentiels) candidats. Désormais, « le web est notre CV ».
Réseau social global
On parle pourtant bien d’un réseau social global : 200 millions de personnes y ont rempli – même de manière partielle – leur profil, dans plus de 200 pays différents. L’iceberg est encore immergé, annonce Masters in Human Resource : 10% des emplois seraient pourvus par les réseaux sociaux professionnelles, mais près de 8 nouvelles offres d’emploi sur 10 sont postées sur LinkedIn.
En 2013, on s’attend à ce que les recruteurs dépensent plus d’argent sur LinkedIn que via les agences traditionnelles ou les job boards. Les méthodes traditionnelles restent les plus efficaces et – de loin – les plus employées, mais LinkedIn est utilisé par 9 recruteurs sur 10, à un moment ou à un autre du processus. LinkedIn permettait de prolonger son réseau personnel, il prolonge désormais le processus de recrutement. Il est encore possible d’éviter LinkedIn ; mais pas la révolution qu’il induit.