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Devenir « un vrai transporteur digital » : la SNCF lance son plan de transformation numérique

Devenir « un vrai transporteur digital ». C’est toute l’ambition de la SNCF qui, à l’occasion d’une conférence de presse très médiatisée, a dévoilé les principaux leviers de sa transformation numérique. Nom de code : #DigitalSNCF. Et pour réaliser ce plan qui comprend plusieurs axes stratégiques, une enveloppe de 450 millions d’euros sur trois ans a été débloquée :

  • net.sncf est sans doute le projet le plus attendu par les voyageurs. D’ici quelques mois, ces derniers devraient en effet pouvoir accéder à la 3G ou la 4G depuis n’importe quel TER, Transilien ou TGV. Pour offrir à ses usagers une meilleure couverture réseau, la SNCF compte travailler main dans la main avec les principaux opérateurs télécoms
  • store.sncf touche au Big Data et aux applications mobiles. Le transporteur souhaite commercialiser ses données (horaires, correspondances…) et encourager la création d’applications par le biais d’une plateforme s’adressant aux développeurs, qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise. Des incubateurs, des fab labs ainsi qu’un fond d’investissement de 30 millions d’euros destiné aux start-ups les plus prometteuses viendront compléter le dispositif.
  • quotidien.sncf vise à centraliser tous les services imaginés pour les clients. Une application unifiée, baptisée très simplement SNCF, est déjà disponible depuis quelques jours. Elle remplace les TGV Pro, SNCF Transilien, SNCF Direct… et permet de regrouper toutes les informations sur les horaires ou les correspondances.
  • flux.sncf permettra de connaitre les flux de voyageurs en temps réel et d’en savoir davantage sur leurs parcours de porte à porte : des technologies digitales vont se substituer aux comptages manuels actuels pour plus de fiabilité et une exploitation plus simple des données récoltées.

Finie la paperasse : des tablettes pour optimiser la productivité des agents de maintenance

Digital SNCF : tablettes pour les agents de maintenance du matérielAu-delà de l’utilisation des données ou de la mise en place d’applications, ce plan a également un impact concret sur les employés du groupe.

Maintenance matériel.sncf est un projet qui consiste à équiper les agents de maintenance du matériel de tablettes tactiles contenant de la documentation numérisée. Objectif : remplacer des supports papier extrêmement denses, éviter les recherches de documents fastidieuses et diffuser une information toujours actualisée. Les tablettes rempliront également une fonction d’archivage : lors d’un dépannage, les agents pourront consulter toutes les opérations effectuées antérieurement.

Les acteurs principaux de cette dématérialisation sont à la fois les ingénieries à l’origine des règles de maintenance, les technicentres, qui les adaptent de façon locale, et les 10 000 agents des 80 sites de maintenance, consultés lors du développement du premier prototype.

Yves Tyrode fait donc le choix d’appliquer les méthodes des GAFA (les big four du web : Google, Apple, Facebook et Amazon) : il part des besoins d’un utilisateur, ici l’agent de maintenance, pour ensuite travailler en mode agile,  c’est-à-dire en réunissant utilisateurs, développeurs et équipes métier pour avancer par le biais d’aller retours fréquents. L’idée étant de placer l’expérience utilisateur au cœur du projet pour d’apporter une réponse en adéquation avec les besoins qui ont été exprimés.

Actuellement expérimenté à Dijon et Strasbourg, le prototype devrait  être déployé dans ces mêmes centres entre juin et août 2015 avec une première vague de 700 tablettes. Si les résultats sont concluants, les autres centres de maintenance verront arriver en 2016 les quelques 8 100 tablettes restantes.

A terme, 80 000 salariés disposeront d’un outil mobile

Les 12 000 agents de maintenance réseau sont eux-aussi concernés par l’arrivée des outils mobiles à la SNCF. En charge de la surveillance des installations ferroviaires, ils sont régulièrement amenés à saisir les données issues de leurs observations. Le projet maintenance réseau.sncf vise à remplacer les prises de note papier par une saisie numérique, plus rapide et plus accessible.

Pour développer maintenance réseau.sncf, l’entreprise est également partie des besoins de ses agents de terrain : elle les a questionné sur leurs préférences en termes d’outils et les a fait participer à la création de différentes applications mobiles.

Digital SNCF : tablettes pour les agents de maintenance du réseauC’est ainsi que le choix du device s’est porté surla phablette (contraction de phone et de tablette). Légère et fonctionnelle, elle leur permet de noter au stylet les observations émises lors de relevés d’observation effectués sur de longues distances. Plus besoin ainsi de ressaisir des notes manuelles sur ordinateur.

Pour les missions de surveillance statiques, la tablette a été considérée comme mieux adaptée. Lors de l’observation d’un aiguillage, par exemple, les agents doivent effectuer des mesures précises en s’appuyant une documentation assez complexe. Or, l’écran de la tablette permet la lecture de document ou l’affichage de plans. Il est également possible de prendre des photos qui viennent s’ajouter aux différentes mesures.

Les 1 600 tablettes et les 11 800 phablettes maintenance réseau ainsi que les premiers éléments de l’application métier seront déployés dans le courant de l’année.

Mais les agents de maintenance ne sont pas les seuls que la SNCF souhaite équiper. Au total, ce sont 80 000 salariés qui, à terme, devraient disposer d’outils mobiles. Un déploiement à très grande vitesse qui devrait permettre à la SNCF de gagner sur deux tableaux en améliorant à la fois la productivité et le confort de travail de son personnel. Reste une inconnue à ce jour : le plan de formation qui sera proposé aux employés pour utiliser au mieux ces outils et les applications qu’ils comportent.

L’étape suivante pour la SNCF ? Peut-être les objets connectés. Avec en ligne de mire l’auto-diagnostic matériel, le suivi des conteneurs ou encore la surveillance des voies…  Mais, pas question de céder à la précipitation : « On ne pourra pas tout faire tout de suite », indiquait Yves Tyrode dans Les Echos en novembre dernier. « Mais ce qu’on fera devra avoir le plus tôt possible des retombées concrètes. Il nous faudra des victoires rapides pour créer le mouvement. » Des victoires rapides qui semblent pour le moins attendues de pied ferme du côté des usagers

 

Crédit photos : Ricard Codina et service presse SNCF.

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