EURÊKA. Les politiques de parentalité d’une entreprise sont des vecteurs de plus en plus importants pour parfaire l’attractivité de la marque-employeur. Mais face à l’opacité de beaucoup d’entreprises américaines en la matière, une start-up a décidé de crowdsourcer publiquement les politiques de congés maternité. Une initiative riche d’enseignements.
« Si la France le peut, nous le pouvons aussi », disait le président américain Barack Obama, lors du « Sommet pour les familles qui travaillent » à Washington en juin 2014, prenant l’Hexagone pour modèle en matière de politiques de congés maternité. En effet, aux Etats-Unis les entreprises n’avaient pas pour obligation de proposer des congés parentaux payés… Et aujourd’hui ? Elles ne sont encore que 21% à faire bénéficier leurs salariées de cet avantage, selon la Society of Human Resource Management.
Une évolution trop timide pour Gorgene Huang : enceinte et à la recherche d’un emploi, cette entrepreneuse ne parvenait pas à trouver d’informations satisfaisantes sur les politiques en matière de congés parentaux des entreprises pour lesquelles elle candidatait. Qu’à cela ne tienne, pour pallier ce manque de visibilité et de disponibilité d’informations utiles aux femmes, elle décide de créer Fairy Godboss : une plateforme où, sous couvert d’anonymat, chaque employé peut renseigner sur la plateforme en ligne les modalités de congés de son entreprise, à la manière du réseau Glassdoor qui permettait déjà à des salariés anonymes de partager leurs opinions sur leur entreprise.
Non seulement cette initiative brise un tabou, mais encore elle incite les entreprises elles-mêmes à se prêter de plus en plus au jeu et à faire des rectifications ou à préciser certains détails jusque-là difficiles d’accès. Pour Gorgene Huang, donner le bon exemple passe avant tout par une plus grande transparence, et le crowdsourcing est un moyen d’accélérer des processus d’ouverture parfois trop lents.
En France, la question ne porte pas sur l’existence ou non de congés maternité, mais les entreprises peuvent également être plus ou moins attractives pour les femmes ou les familles. Selon l’enquête réalisée par Premup, 45% des femmes de moins de 40 ans redoutent encore de travailler tout en étant enceintes. Cette appréhension de l’environnement professionnel peut même amener certaines à cacher leur grossesse le plus longtemps possible par crainte de la réaction de leur employeur. Aujourd’hui, le nouvel enjeu sociétal semble se cristalliser autour de la question de la garde d’enfants et voit plusieurs entreprises proposer des services pour aider les jeunes parents.
Autant de dispositifs qui contribuent à améliorer la réputation de de l’entreprise, à promouvoir la marque-employeur et ainsi à attirer des talents qui souhaitent combiner vie professionnelle et vie familiale.
Crédit image : Donnie Ray Jones / CC BY 2.0