« On s’y attendait ». La réaction du ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon, au léger recul des résultats scolaires français et à l’accroissement des inégalités (le nombre d’élèves les moins performants a globalement augmenté de 5,7%), oscille entre confirmation d’un constat connu et engagement pour l’action. Si les constats divergent, les très nombreuses réactions à la publication de l’enquête PISA insistent sur l’impression de déclassement et la nécessité d’en faire un « électrochoc », avec l’« ’impérieuse nécessité de repenser de fond en comble la manière de réduire ces inégalités » (Béatrice Copper-Royer).
> Lire aussi : La machine à trier : comment la France divise (toujours plus) sa jeunesse
Enquête Pisa 2012. La France classée comme l’un des pays dont le système éducatif est le + inégalitaire http://t.co/z9UJGYZ7gW via @EducPros>— Mathieu OUI (@MathieuOui) 3 Décembre 2013
L’enquête Pisa sur l’éducation : un sacré coup de blues – http://t.co/IGw38R1QsA— BéatriceCopper-Royer (@BeatriceCopper) 5 Décembre 2013
Résultats PISA éducation : un scandale et une honte française (actualisé) !http://t.co/7TCcjS12jE … #pisa #education pic.twitter.com/goK0g88C1X— Dominique Seux (@dseux) 3 Décembre 2013
Blog Post: #Pisa: la tour de l’Education Nationale penche dangereusement – http://t.co/RjWnBjl9nz— Eric Verhaeghe (@Verhaeghe) 4 Décembre 2013
Pour certains, le déclassement est même généralisé :
« De #Pisa aux autres classements, la #France remise à sa place » – la chronique d’ @EricLeBoucher >> http://t.co/etzEdRLV0Z— Les Echos (@LesEchos) 6 Décembre 2013
La lecture des résultats est parfois plus nuancée, à l’image d’Arnaud Gonzague, qui invite à éviter les « idées reçues » et insiste sur le fait que l’enquête PISA juge non la « la quantité de connaissances acquises » mais les « compétences ».
#Pisa : non, l’école française n’est pas si nulle http://t.co/ys9Cr5Iklv via @LeNouvelObs— Olivier Rollot (@O_Rollot) 3 Décembre 2013
De la fracture mathématique à une fracture de l’emploi ?
L’accroissement des inégalités en « compétences » mathématiques (voir la visualisation du ministère, ci-dessous) peut-il aboutir à un accroissement des inégalités en termes d’accès à l’emploi ? Le rapport PISA le laisse à penser :
« Le niveau de compétence en mathématiques est une variable prédictive probante de l’évolution des jeunes adultes ; il influe sur leur faculté de suivre des études post-secondaires et sur leurs perspectives financières une fois dans la vie active. »
Et ajoute : « De piètres compétences en mathématiques limitent sérieusement l’accès des individus à des emplois plus gratifiants et plus rémunérateurs ». Dans une autre enquête publiée à l’automne, l’OCDE prévenait déjà : les mathématiques, et plus encore le traitement de l’information, sont de plus en plus importantes pour trouver un emploi aujourd’hui.
> Voir : Le bilan de l’enquête PIAAC : la bosse des maths aide-t-elle à trouver du travail ?
Autre inquiétude, le décrochage français engrangerait aussi un retard dans la réinvention (par le numérique) de son modèle éducatif :
L’école du futur passera-t-elle par la France ? Le coup de froid après la publication de l’étude PISA 2012. #PISA http://t.co/qDLfa2IHol…— JF Fiorina (@JFFiorina) 5 Décembre 2013
Pour Guy Mamou-Mani, plus que le niveau scolaire à proprement parler, c’est ainsi l’urgence d’une autre « grande ambition nationale » que le classement PISA fait aussi voir :
« il est temps de mettre en place une politique nationale ambitieuse d’éducation et de formation au numérique » @Guy_mm http://t.co/opIPk3nSZH— Syntec Numérique (@syntecnumerique) 4 Décembre 2013
Les premiers de la classe
Alors que l’inquiétude du déclassement gagne aussi les Etats-Unis, les regards se tournent vers l’Est :
#PISA 2012 mathématiques: 1er Shanghai Chine, 36ème et dernier USA. Vous le voyez venir, le changement de leadership mondial?.:)— François Momboisse (@fmomboisse) 3 Décembre 2013
Le modèle nordique, lui aussi sérieusement écorné, note The Economist, n’est donc plus la référence :
… Mais la clé du succès aurait ses contreparties :
En 1ère place de l’étude #PISA pour les résultats, la Corée du Sud a les élèves les plus malheureux du monde – http://t.co/v7Ej7yK1er— marie-jo T (@marijoTBatlle) 4 Décembre 2013
> Voir le flux des réactions au rapport PISA :