Un métier presque entièrement informatisé
[encadre]Quasiment toutes les entreprises utilisent aujourd’hui une solution informatique dans le cadre de leurs RH, selon une étude Markess réalisée auprès de 145 décideurs. Cela peut être un basique logiciel de traitement des payes (utilisé par 93% des décideurs RH interrogées) ou des congés (87 %). Mais plus encore, 63 % des décideurs déclarent déjà posséder des services d’externalisation SaaS / Cloud.
Stéphane Clément : « Ces chiffres montrent que, si ce n’était pas encore tout-à-fait le cas il y encore quelques années, on peut parler aujourd’hui d’une DRH digitale, ou pour le moins digitalisée.
On le voit néanmoins, du chemin reste à parcourir : sur des volets particulièrement stratégiques pour l’entreprise, comme la formation ou la gestion des talents, on a à peine une moitié de décideurs qui disent être équipés en cloud d’une solution logicielle isolée ou d’un authentique SIRH. Ce sont les prochaines frontières à atteindre pour une DRH parée aux cycles de plus en plus courts de l’économie« .
Cloud, SaaS : des notions entrées dans le quotidien des RH
82 % se déclarent familiers de la notion de SaaS. Chiffre impressionnant lorsque l’on sait qu’ils n’étaient que 41 % en 2011.
Stéphane Clément : « Que le nombre de décideurs RH au fait de ces notions ait doublé en quatre ans montre bien que ces technologies encore très en pointe se démocratisent.
Et même si le taux de pénétration du cloud reste encore faible, voire très faible dans les PME et TPE, les RH n’ont pas raté ce virage ; au-delà de la seule notoriété, une majorité des organisations gèrent effectivement certains processus – au moins – en mode cloud« .
Le cloud, au-delà du souci de mobilité
L’attrait du mode SaaS-Cloud découle en partie de la volonté de répondre aux besoins des travailleurs nomades (47 %) ou d’externaliser des applis ou infrastructures (42%). Mais pour plus de la moitié des personnes interrogées (58%), c’est avant tout pour « déployer des solutions RH dans un délai réduit » que le SaaS semble le plus pertinent, en particulier en terme d’agilité organisationnelle (réactivité, productivité, capacité de réponse à une situation critique).
Stéphane Clément : « C’est essentiel de considérer le cloud comme autre chose qu’une technologie dédiée uniquement au nomadisme. On peut considérer que la percée visible du cloud révèle quelque chose de plus fort encore : pas forcément une entreprise 100% dématérialisée mais une entreprise qui est entrée de plein pied dans une ère de l’hyper-mobilité et de l’hyper-réactivité.
Cette étude montre que deux-tiers des organisations ont recours, d’une façon ou d’une autre, à l’externalisation RH. Cela fait partie des réponses que l’on peut apporter à ce besoin d’extrême « agilité » : se concentrer sur son cœur de métier et organiser une véritable fabrique à anticipation et adaptation de l’organisation ».
Une volonté d’adaptation permanente
77 % des personnes interrogées sont satisfaites de la facilité et de la rapidité de la mise en oeuvre, ainsi que des coûts moindres associés à ces projets. Les gains potentiels sont quant à eux clairement identifiés : l’évitement d’investissements spécifiques dans des infrastructures IT (47 %), la rapidité du partage de l’information (42 %) et, surtout, l’évolutivité de la solution (58 %). D’ici à 2016, l’étude prévoit que les projets SaaS / Cloud seront de plus en plus « portés par la gestion du capital humain et des talents ».
Stéphane Clément : « On est dans la même logique, avec ce souci d’évolutivité qui est l’une des priorités majeures des organisations, au-delà même de la question du prix des solutions ! Au sens premier, l’« évolutivité » est un terme informatique, mais qui convient en fait très bien à l’entreprise toute entière.
Il révèle bien la capacité d’adaptation que la fonction RH doit pouvoir se donner, face aux événements critiques récurrents (acquisition, perte de marché, rebond d’activité, etc.) et aux cycles très courts. La RH doit pouvoir être leader sur ces opérations de transformation« .
DRH/DSI : un couple désormais incontournable ?
Outre la familiarisation de plus en plus importante des décideurs avec les solutions SaaS, la seconde grande donnée de cette étude est que, pour 91 % des décideurs RH, la DSI est fortement associée aux projets, quand ils n’étaient que 64 % à le constater il y a trois ans. Pour 67% des décideurs interrogés, la DSI est même considérée co-décisionnaire.
Stéphane Clément : « Une autre étude récente rapportait que les DSI sont plus de 50% à se juger incapables de faire face à la déferlante numérique et presque autant à considérer ne pas avoir les compétences suffisantes dans leur service pour gérer la conduite du changement.
C’est un autre signe du rapprochement inévitable de la DRH et de la DSI, et une invitation, pour deux directions qui ont pu par le passé fonctionner en silo, à travailler en binôme. Les RH sont un partenaire incontournable dans la transformation de la DSI« .