Alors que la « loi Cherpion », relative au développement de l’alternance et à la sécurisation des parcours professionnels, vient d’être adoptée, l’Atelier de l’Emploi vous recommande la lecture de cette interview de Nathalie Moncel, chargée d’études au Céreq, au sujet de l’emploi des jeunes. Morceaux choisis :
« Suite au retournement conjoncturel de l’automne 2008 auquel ont dû faire face les jeunes sortis en 2007 de l’école […], le taux de chômage des jeunes sans diplôme explose et culmine à 40% tandis qu’il est de 9% chez les diplômés de l’enseignement supérieur. […]
Les jeunes subissent la précarisation des emplois de façon plus vive que les autres salariés en tant que nouveaux arrivants sur le marché du travail. Mais trois ans après leur arrivée, 60% des jeunes de la génération entrée en 2007 sont en emploi stable, cette proportion grimpe à 80% pour les diplômés bac+5 et tombe à 54% pour les diplômés des BEP-CAP.
Il n’y a donc pas à proprement parler une précarisation généralisée, mais bien plutôt des parcours très différenciés et une polarisation entre une main-d’œuvre jeune diplômée et attractive pour les entreprises et une partie de la jeunesse qui reste en marge du salariat standard. […]« La France compte chaque année plus de 100 000 jeunes qui sortent sans diplôme du système éducatif, soit un jeune sur six […]. [Mais] l’alternance n’est pas la solution miracle : les dispositifs de l’alternance se révèlent sélectifs et se sont surtout développés pour des formations déjà appréciées des entreprises. Ils n’ont jusqu’à présent pas répondu au problème d’emploi des jeunes les moins diplômés. »