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Les chiffres de l’intérim 2014 : des qualifications en hausse, une flexibilité de plus en plus responsable

EN DATA. La transformation profonde du secteur se poursuit. S’il reste un levier pour affronter les cycles économiques,  les agences d’intérim sont aujourd’hui des acteurs reconnus pour le recrutement des cadres et l’insertion dans l’emploi.

Avec près de 17 millions de missions de recrutement, les agences d’emploi privées sont le premier recruteur de France. Alors que le chômage continue de progresser, comment ces agences se portent-elles et surtout comment se transforment-elles pour remplir leur mission de recrutement ?

Réponse grâce au rapport économique et social de Prism’emploi présenté le 18 juin 2015 et qui revient sur les grands chiffres de l’année 2014.

Intérim : un frémissement encourageant pour l’emploi

interim-ae« Dans les dernières années, des heures noires pour le secteur de l’intérim, nous n’avons rien lâché, nous avons gardé notre force et notre volonté d’action pour l’emploi, celle de mettre au travail et d’intégrer socialement par le travail », a déclaré Gilles Lafon, président de Prism’Emploi lors de la présentation du Rapport économique et social. Dans un environnement économique peu porteur, l’année 2014 est celle d’un frémissement du côté de l’intérim grâce à certains secteurs qui renouent avec la croissance, comme les Industries et les Services avec une augmentation respective de 4,4 % et de 5, 2 %.

Néanmoins, tous les indicateurs ne sont pas encore passés au vert: l’intérim est tiré vers le bas par le BTP qui poursuit son repli en 2014 avec un taux de -8,9 %, ce qui explique en partie la stagnation :

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> A lire aussi : Flexibilité, création d’emploi, insertion professionnelle : l’intérim en 3 questions

Pour autant, le travail temporaire n’a donc pas encore retrouvé son dynamisme d’avant crise. En témoigne le nombre d’intérimaires en équivalent temps plein, établi à 518 994 en 2014, ce qui reste en deçà des chiffres de 2008. En tout, ce sont 120 000 emplois intérimaires qui ont disparu depuis 2007, soit une baisse de 20 % des effectifs. Le chiffre d’affaire s’est stabilisé à 16,9 milliards d’euros :

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Le frémissement de 2014 semble devoir se confirmer en 2015 : « Nous devrions afficher un premier semestre en hausse, ce qui n’était pas arrivé depuis le dernier semestre 2011 », a expliqué François Roux, le délégué général de Prism’emploi, au Figaro. En effet, les premières tendances enregistrées pour le mois de juin font apparaître une hausse de 3 % à 4 % de l’activité : « Nous sommes à près de 20 000 emplois créés depuis le début de l’année. S’il n’y avait pas la chute du BTP et des travaux publics, nous serions à plus de 23 000. »

Un bon signe pour l’emploi à fin 2015 ? L’intérim est souvent présenté comme un indicateur avancé des tendances de l’emploi. Le rapport confirme cette synchronicité en mettant l’intérim en regard de l’évolution du PIB, ce qui permet d’observer le phénomène et d’espérer une reprise d’ici fin 2015 : « Un niveau de croissance annuel compris entre 0,6 % et 0,8 % permet de créer des emplois intérimaires. Le seuil permettant aux entreprises de développer de l’emploi durable, se situe quant à lui, aux alentours de 1,5 %. »

graph-capteurLoi Borloo : depuis 10 ans, les agences d’intérim font aussi du recrutement

recrutement-aeCette année, c’est le dixième anniversaire de la loi de programmation pour la cohésion sociale du 18 janvier 2005, dite loi Borloo, qui a donné aux agences d’intérim une nouvelle dimension en leur ouvrant les recrutements en CDI et CDD ainsi que le placement. Depuis, avec plus de 50 000 recrutements en 2014, les « agences d’emploi privées », comme on peut désormais les appeler, connaissent une très forte augmentation de leurs activités : 28 % de croissance de 2013 à 2014 selon le rapport de Prism’Emploi et un réseau de 7 000 agences. En dix ans, les agences d’emploi ont ainsi été à l’origine de quelque 375 000 embauches en CDI et CDD. Aujourd’hui, « les agences d’emploi s’affichent comme le premier recruteur en France », selon François Roux.

Les métiers recrutés par les agences d’emplois privées présentent une répartition très différente de celles des métiers recrutés en intérim. Pour 30%, les recrutements des agences d’emploi concernent les cadres. Un chiffre qui témoigne de la reconnaissance par les entreprises de la capacité des agences à trouver des collaborateurs très qualifiés. Fortes de leur expérience et capables d’offrir une meilleure anticipation des besoins en compétences de leurs clients, les agences d’emplois privées se démarquent également par leur aptitude à accompagner et gérer le parcours des cadres.

Depuis 2011, on assiste à une hausse de la qualification des candidats recrutés, aussi bien des cadres (17 % à 30 %) que des techniciens et agents de maîtrise (de 14 % à 27 %) :

graph16Autre tendance de fond mise en lumière par le rapport de Prism’Emploi : le profil des entreprises ayant recours à des agences d’emplois privées est constitué de plus en plus de PME et d’ETI, souvent touchées par des difficultés de recrutement qui freinent leur croissance. A la recherche de profils complexes, et ne bénéficiant pas des fonctions RH suffisantes, PME et ETI ont souvent besoin de conseil pour recruter. Ainsi, 80 % des candidats recrutés par des agences d’emplois le sont pour des entreprises de moins de 200 salariés, une tendance à l’augmentation depuis 2010 :

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Une flexibilité responsable au service de l’emploi

Quid du rôle de l’intérim pour les entreprises ? En 2014, dans un contexte économique encore tendu, souligne le rapport, l’intérim reste un levier pour « affronter les cycles économiques ». Près de 30 % des entreprises du transport, de l’industrie et du BTP le perçoivent « comme un moyen de renforcer leur compétitivité ». Le cercle vertueux entre intérim, réactivité et développement de l’emploi continue d’être reconnu par les entreprises :

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Mais la flexibilité offerte par l’intérim est une flexibilité responsable, œuvrant à l’insertion des jeunes (l’intérimaire-type à moins de 35 ans), mais aussi des handicapés, avec 18 000 personnes recrutées en 2014. D’après la DARES, un tiers des contrats des salariés en situation de handicap se fait en intérim. Quant à la part relative des seniors dans l’intérim, elle a plus que doublé depuis 1997. Aujourd’hui, avec 55 307 recrutements, ils représentent 10,3% de l’ensemble de l’emploi intérimaire.

graph14Les agences d’emploi privées relèvent également le défi de répondre aux besoins de flexibilité des entreprises tout en apportant la sécurité aux collaborateurs. Ainsi, grâce à la mise en œuvre de dispositifs de formation, le CDI intérimaire et de sécurisation des parcours, les agences privées d’emploi contribuent à l’amélioration du marché du travail et des conditions de travail des collaborateurs. Résultat ? Les intérimaires sont quatre fois moins concernés par le chômage que les salariés en CDD.

Plus que jamais, les agences d’intérim cherchent à montrer leur capacité à favoriser une flexibilité responsable, un tournant dont le CDI intérimaire est la pierre angulaire : « Le CDI intérimaire doit être une démonstration de notre force et de notre capacité à faciliter l’accès à l’emploi », a expliqué Gilles Lafon. Avec un nombre de contrats en hausse exponentielle par mois, ce nouveau contrat de travail permet de multiplier les expériences professionnelles dans un cadre sécurisé, et constitue une avancée sociale qui doit jouer sa part dans la réduction du chômage.

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