Une infographie du Nouvel Observateur révèle des facettes bien méconnues de la vie des jeunes aujourd’hui. Premier enseignement : la ville la plus jeune de France est aussi celle qui crée le plus d’emplois, c’est Toulouse. Coïncidence?
La France est traversée par une « diagonale du vide » qui s’étire du nord-est au sud-ouest, l’infographie le confirme : les territoires sinistrés par la crise sont aussi les moins peuplés et les moins jeunes.
La population se concentre dans les métropoles, en France comme dans l’ensemble des pays industrialisés. Quand on regarde de plus près, on s’aperçoit que les villes les plus productives, celles que l’économiste Laurent Davezies considère comme les fers de lance du sursaut de la croissance et de l’emploi en France, sont aussi les plus jeunes : Toulouse en tête, mais aussi Lille, Bordeaux, Rennes, Montpellier, Grenoble…
A noter : la capitale, qui réunit 1/6ème de la population française, ne figure même pas parmi les 14 villes les plus jeunes. A l’inverse, Clermont-Ferrand, située sur la fameuse diagonale du vide, reste très fraîche. Effet Michelin ?
Quelle est la poule, quel est l’oeuf ? Est-ce parce qu’une ville est économiquement dynamique que sa population est jeune, ou est-ce la jeunesse d’un territoire qui fait son dynamisme? L’infographie ne nous le dit pas. Quoiqu’il en soit, c’est notamment parce que l’emploi des jeunes est la priorité absolue que Toulouse est la première étape de l’opération « Agissons pour l’Emploi », qui connecte les entreprises qui ont du mal à recruter – ils sont légion à Toulouse – avec les demandeurs d’emploi.
L’évolution de la proportion de bacheliers est connue. Mais aujourd’hui, « le bac » n’est plus le sésame qu’il était. La sélection s’est déplacée à un niveau supérieur. Ce qui fait la différence aujourd’hui sur le front de l’emploi, c’est d’avoir un diplôme de très haut niveau ou permettant d’être opérationnel. Et de choisir la bonne filière : une étude récente montre que le taux de chômage trois ans après la sortie de l’école varie de 3 à 45% selon la spécialité choisie.
La grande incertitude économique dans laquelle nous vivons incite les jeunes à rester le plus longtemps possible dans les études et, surtout, rend l’accès à un emploi stable bien plus difficile qu’avant. En 1950 on trouvait son premier emploi stable à 20 ans, il faut aujourd’hui attendre 28 ans.
On remarque aussi que depuis très récemment jeunes hommes sont plus frappés par le chômage que les jeunes femmes. Ce renversement explique, selon l’économiste Alexandre Delaigue, qu’une France « machiste » soit obsédée par le sujet de la « désindustrialisation » : ce sont surtout des hommes qui ont perdu leur emploi.