Le Monde consacre aujourd'hui un article au "rapprochement à petits pas des universités et des entreprises." Les universités cherchent en effet à améliorer l'insertion professionnelle des étudiants tandis que les entreprises veulent diversifier les profils.
L'article débute en soulignant un paradoxe :
"Chez Danone, sur 1500 jeunes en contrats d'alternance, seuls 300 sont a l'Université. Pourtant, l'Université forme 60% des étudiants."
Or, avec la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (LRU), l'insertion professionnelle des étudiants est devenue un critère d'évaluation des universités.
"Elles ont redoublé d’efforts depuis, mettant en place des plateformes et des services pour l'insertion professionnelle, multipliant les forums entreprises-étudiants, inscrivant des stages obligatoires dans leurs cursus."
Des efforts qui "tombent à point pour satisfaire le désir des entreprises de diversifier leur recrutement." Le but étant de sortir du clonage : "échapper au formatage des grandes écoles."
François Humblot, président de Syntec Etudes et Conseils :
"II y a, dans les universités, un vivier d'énergie et de créativité méconnu, des étudiants qui en veulent, plus aptes a communiquer avec les clients d'une société."
Pour séduire le monde du travail, les universités cherchent à clarifier leurs offres de formation. Ainsi, l'université Jean Monnet de Saint Etienne a réuni des patrons d'entreprise et ses enseignants-chercheurs pour élaborer un guide des compétences associées aux licences généralistes. Anne Bonnefoy, responsable des relations Université-Entreprises :
"II s'agissait de trouver un vocabulaire simple et partage pour traduire les compétences acquises par les étudiants, quitte à dérouter nos enseignants."
Mais "les étudiants issus de l'université maîtrisent souvent mal les codes de l'entreprise" et "se dévalorisent" professionnellement, souligne l'article. C'est l'une des raisons pour lesquelles une association comme IMS-Entreprendre pour la cité organise des "cafés coaching" au cours desquels les étudiants rencontrent des recruteurs. Alexandre Jolivet, responsable de l'intégration chez Danone :
"L'important est pour nous d'estimer leurs capacités d'adaptation et d'autonomie. C'est l'un des atouts des étudiants formés a l'Université."