« Une étude du Céreq le démontre : les jeunes ont tout intérêt à reprendre une formation dans les deux premières années de leur vie active. Ils améliorent ainsi leur employabilité par rapport à une formation qui serait entreprise plus tardivement. »
Un article récent de France 5 Emploi présente les principaux enseignements d’une étude publiée au début de l’été par le Céreq sur les effets sur l’emploi d’un retour en formation en début de vie active :
« Se former de nouveau juste à la sortie d’un premier emploi a des effets positifs, comparé à une formation réalisée en sortant d’une période de chômage ou d’inactivité, ou plus tardivement.
Améliorer son employabilité à moyen terme
« Lorsque la formation a lieu juste à la sortie d’un emploi, les jeunes formés améliorent leurs chances ultérieures de garder une position favorable sur le marché du travail », constate le Céreq. Les jeunes qui ont fait le choix de se former la première ou la deuxième année qui suit leur première expérience professionnelle sont dans une situation plus favorable à moyen terme. Ils ont davantage de chances d’être en emploi lors de la cinquième année de leur vie active. En revanche, « lorsque la formation post-emploi intervient plus tardivement, au cours de la troisième année de vie active, cette forte amélioration des chances d’accès à l’emploi n’est plus lisible », note l’étude. Le même constat est fait lorsque la formation intervient après une période d’inactivité.Ces différences peuvent s’expliquer de plusieurs manières. Le jeune qui reprend une formation très rapidement décide d’un « effort renouvelé consenti pour affronter le marché du travail avec de meilleures cartes ». La formation résulte souvent « d’un choix personnel donc a priori positif et probablement préparé ». Il peut s’agir « de formations qui visent à valider des expériences acquises ou découvertes dans le cadre de l’emploi occupé, ou bien de formations de reconversion auprès des emplois d’attente ».
Attention à ne pas reprendre une formation trop tard
En revanche, lorsque le jeune reprend une formation quelques années après son entrée dans la vie active, « ces retours plus tardifs en formation peuvent témoigner de situations où le retour en formation se fait sur un mode moins positif que lorsqu’il intervient plus tôt ». Il peut aussi s’agir de « tentatives de réorientations professionnelles qui demandent plus de temps pour aboutir que les formations post-emploi plus précoces que l’on suppose constituées plus souvent de démarches de validation d’expériences et de réussites professionnelles ».
S’agissant de ceux qui décident de suivre une formation après une période de chômage, le Céreq note qu’il s’agit souvent de « trajectoires très délicates, intervenant dans le cadre de chômage ou d’inactivité souvent à la suite de parcours d’insertion largement grippés » […]. »
>>> Lire l’article.
Le Céreq, quant à lui, présente son étude dans les termes suivants :
« Les débuts de carrière d’une partie des jeunes sont hésitants. Preuve parmi d’autres, ils sont relativement nombreux à retourner en formation au cours de leurs premières années de vie active : 14 % des jeunes sortis du système éducatif en 2004 se sont ainsi engagés dans une formation avant la fin de l’année 2007.
Les retours en formation visent avant tout à améliorer l’accès au marché du travail. En effet, ils sont plus fréquents aux niveaux de sortie qui connaissent le plus de difficultés à être reconnus par les employeurs. Les sortants non diplômés, qui représentent 17 % des individus de la génération, rassemblent 30 % de ceux qui retournent en formation au cours des trois premières années de vie active ; de même, les titulaires d’un CAP ou d’un BEP tertiaire, les bacheliers technologiques ou professionnels tertiaires et les bacheliers généraux sont largement sur représentés.
Dans quelle mesure ce retour par la formation permet-il d’améliorer l’accès ultérieur à l’emploi?
L’univers des formations est avant tout très hétérogène : les formations de simple remise à niveau ou de découverte des métiers côtoient des formations qualifiantes plus exigeantes ou des formations visant à se réorienter, plus fréquemment choisies et moins prescrites. De même, au sein des parcours elles ne surviennent pas dans les mêmes conditions et elles connaissent des formes et des durées distinctes. Ces constats invitent à prendre de la distance avec tout discours globalisant quant à l’efficacité de « la » formation. »