Beaucoup veulent mobiliser les big data pour optimiser l’activité de leur entreprise… mais le déluge de données n’est pas sans conséquence pour leur organisation. Interactions entre agents, prise de décisions, temporalité… dans un article publié récemment, l’Usine Digitale rappelait l’impact du séisme provoqué par les données. Pour y faire face, les entreprises sont désormais nombreuses à intégrer de nouvelles compétences en interne, qu’il s’agisse des analystes ou des data scientists.
> Lire Chief data officer, Data protection officer : pour les recruteurs, ce sont le métiers… d’aujourd’hui
Les données à coeur joie
Mais les recrutements de professionnels des données ne doivent pas se faire à la marge. Au contraire, c’est une politique globale qui est appelée à se mettre en place pour mêler finalement les compétences au sein de l’entreprise. Un processus dans lequel s’est lancé Priceminister et qui semble déjà porter ses fruits. Olivier Mathiot, co-fondateur et directeur marketing et communication de la compagnie met cependant en garde contre le culte des données. Si elles permettent de prendre de meilleures décisions – comme en a fourni de multiples preuves la troisième édition de Big Data Paris, tenue au début de ce mois d’avril – les données peuvent aussi brider la créativité et surtout créer de nouveaux circuits d’information et de prise de décision pour l’organisation de l’entreprise.
C’est un challenge, nouveau : à tous les échelons, les acteurs possèdent des données qui sont autant d’informations cruciales à la bonne marche de l’entreprise. La hiérarchie s’en trouve chamboulée et la communication entre les différents services s’impose comme un facteur clé de réussite. Olivier Mathiot est clair à ce sujet : c’est la convergence des informations issues des divers acteurs qui peut permettre de reconstituer le comportement d’un client sur son site d’e-commerce. Transversales, les données sont au centre du processus décisionnel et ne peuvent donc pas faire l’objet d’un traitement à part. Transformation radicale de la chaîne de valeur oblige, les données nécessitent une structure agile capable de les placer au coeur.
On parie que vous allez vous réorganiser
Et il est grand temps d’agir car l’Hexagone accuse déjà un certain retard face à ses concurrents américains qui ont depuis longtemps réorganisé leur entreprise en conséquence. Journaliste dans le prestigieux magazine The Economist et spécialiste des Big Data, Kenneth Cukier l’affirme : la gestion efficiente de ces masses de données est une question de vie ou de mort pour les entreprises. L’expert compare même leur apparition à celle d’Internet en 1995 et rappelle que les entreprises qui n’ont pas rapidement adopté efficacement le réseau des réseaux ont disparu une dizaine d’années plus tard. C’est donc une maitrise habile des données aux différents postes de l’entreprise qui leur permettra de libérer tout leur potentiel et de passer des big… aux smart data.
« Nous avions auparavant l’habitude d’avoir une relation client/fournisseur entre les métiers et l’IT, maintenant nous sommes partenaires ». Guillaume Dolbeau, responsable du « e-PMU », directeur marketing et du management de l’innovation pour PMU, évoque ainsi le rapprochement du marketing et de la DSI, et insiste plus globalement sur l’approche « agile », d’innovation constante et de co-construction de la stratégie. Avec le cap de bâtir, demain, une entreprises « sans latence » ?
> Lire L’expérience-client reine et les 10 défis de la « startupisation » des grandes entreprises