« Notre capacité à identifier et à recruter les talents à l’échelle mondiale est un aspect essentiel de notre transformation numérique et l’une de nos priorités stratégiques« . Pour George Stansfield, Directeur des Ressources Humaines du groupe AXA, le constat est formel : l’avenir des ressources humaines d’AXA sera numérique ou ne sera pas.
Chercher les talents en dehors des circuits classiques
Et c’est en partie pour cette raison que le groupe d’assurance a annoncé un accord mondial avec le réseau social professionnel LinkedIn. Une première en Europe dans ce secteur. Pour Frédéric Tardy, directeur marketing d’AXA, interrogé par Challenges :
« Une partie des personnes susceptible de nous intéresser ne sont pas dans les circuits classiques, elles ne figurent pas dans les fichiers des chasseurs de tête. En revanche, elles sont nombreuses sur LinkedIn« .
Une problématique que connaissent bon nombre d’entreprises qui chercher à recruter des profils plus numériques, sans pour autant savoir par où ni par quoi commencer… Mais si les algorithmes des sites de réseautage et de recherches d’emploi peuvent s’avérer être une aide précieuse, au moins dans un premier temps, sont-ils pour autant la réponse à tout ? Pour parer à ce possible écueil, la firme promet de garantir à chaque candidat « un parcours de recrutement positif et cohérent« .
« Il faut que les candidats voient que ça bouge dans le numérique chez AXA »
Le second intérêt d’un tel accord porte également sur l’image de marque du groupe. Ce que confirme Véronique Weill, Directrice des Opérations :
« Nous espérons également continuer à améliorer la notoriété de notre marque auprès des clients mais également des talents, à travers la mise en place d’une stratégie de marque mondiale sur ce réseau«
Car plus que de « simplement » trouver le bon profil correspondant aux attentes de l’entreprise, encore faut-il pouvoir l’attirer, en particulier par une marque-employeur forte. Ce qu’AXA semble avoir compris, dixit Frédéric Tardy : « Il faut que les candidats potentiels qui naviguent sur LinkedIn constatent que cela bouge dans le numérique chez AXA« .
Le numérique : un marché à part entière ?
En plus du recrutement et de la communication, l’accord avec LinkedIn porte également sur un troisième volet, non négligeable : le développement de la vente en ligne. Pour les équipes marketing et commerciales du groupe, c’est un marché potentiel de 300 millions de membres qui ouvre ses portes. Avec son lot de données, certes professionnelles, mais aussi personnelles. « Il n’y a qu’à se pencher sur les réseaux sociaux pour amasser des informations sur ces changements dans l’existence de leurs assurés dont ils étaient jusqu’alors tenus à l’écart« , note Challenges.
Mais à quoi bon détenir toutes ces informations si personne ne sait les trier et les exploiter ? La formation n’est donc pas absente de l’accord, tant du côté des ressources humaines que des activités commerciales. A terme, des détachements temporaires entre les deux entreprises sont même au programme.
Devenir pro-actif face à la révolution numérique
Avec cet accord, AXA fait donc clairement le choix de ne pas être passif vis-à-vis de l’inéluctable transformation numérique de l’entreprise, à plus forte raison dans ce secteur hautement chamboulé qu’est celui de la banque et de l’assurance, partiellement ou totalement en ligne. Si sur le volet recrutement, LinkedIn peut s’avérer un pari aux retombées concrètes encore incertaines, la portée de l’accord, qui inclue le développement des compétences et le marketing, offre certaines garanties. A suivre…
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