Sur Slate, Eric Le Boucher tirait la sonnette d'alarme :
"Les conséquences d'une croissance atone risquent d’être très lourdes pour l’emploi. Il faut agir maintenant, particulièrement pour les jeunes."
Voici des extraits des principaux passages de son article :
"Il faudrait en particulier s’occuper du chômage de longue durée qui a augmenté fortement (y compris aux Etats-Unis) et qui frappe comme souvent les jeunes et les femmes.
Les jeunes «ont été parmi les premiers à perdre leur emploi au moment de la récession et, pour de nombreux nouveaux arrivants sur le marché du travail, les possibilités d’emploi sont faibles», déplorent l’OIT et l’OCDE.
Les politiques favorables à l’emploi sont maintenant bien connues. L’éducation en est la première pierre: non seulement pour distribuer des diplômes utiles, mais surtout pour ne laisser aucun élève sans rien, ni métier, ni qualification. Dans un monde technologique, le fossé se creuse entre les jeunes diplômés et les autres, facteur d’inégalités croissantes.
Marché «dual»
Le second volet porte sur le marché du travail lui-même. Dans beaucoup de pays européens, en particulier au sud, le marché du travail sépare encore trop les emplois stables et les emplois instables, ce qui a pour effet «d’aggraver les inégalités produites dans le système scolaire», comme le relèvent justement quatre économistes spécialisés sur les questions du travail dans leur ouvrage, La machine à trier: comment la France divise sa jeunesse.
Cette coupure d’un marché du travail «dual» est injuste et inefficace. La rupture d’un CDI étant toujours complexe d’un point de vue juridique, les entreprises continuent de faire appel aux CDD pour faire face aux fluctuations de leur activité.
Beaucoup de personnes, dont les jeunes, «tournent» ainsi sur des CDD de plus en plus courts et s’inscrivent à Pôle emploi entre deux. L’OCDE constate:
«Dans dix pays, la proportion des emplois temporaires se situe entre 10 et 25% avec une proportion élevée de jeunes et de femmes. Avant la crise, en France et surtout en Espagne, près de 55% des salarié jeunes (15- 24 ans) avaient un contrat à durée déterminée ou travaillaient pour une agence de travail temporaire.»
«Le recours aux CDD gonfle ainsi les chiffres du chômage et, accessoirement, les dépenses d’assurance chômage», soulignent les quatre économistes, qui sont favorables à un contrat unique de travail.
La crise des dettes qui prive les gouvernements de moyens et leur interdit d’ouvrir sans compter les caisses d’allocations chômage rend encore plus nécessaire ces réformes structurelles de l’éducation et du marché du travail."
Chronique également parue dans Emploiparlonsnet