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Accélération, consumérisation, numérisation : les nouveaux défis de la formation (M. Diaz)

Accélération…

Speed to learning, speed to business Les métiers attendent que le département formation réponde au rythme des affaires. Sacré gageure ! Le long fleuve tranquille du plan de formation a sans doute vécu, au moins dans la forme et le timing qu’on lui connaît depuis l’origine.

Car on s’interroge un peu partout sur l’intérêt d’un cycle de consultations et de négociations pour décider un an à l’avance des compétences à acquérir alors que l’entreprise doit surtout développer ses talents, sorte d’assurance que les salariés seront capables d’improviser des solutions inédites devant des situations imprévisibles, toujours plus fréquentes. Bref, le département formation est sommé d’accélérer lui aussi : il ne bénéficie d’aucun privilège qui le dispenserait de suivre le rythme commun.

Consumérisation…

L’impatience des métiers (qui n’est que l’impatience des marchés et d’une concurrence mondialisés) s’accorde avec celles des apprenants. Le département formation doit s’y faire : ces deux-là – métiers et apprenants – marchent main dans la main, devenus « consom’acteurs de formation », gâtés par un Web qui leur offre à peu près toutes les informations et savoirs dont ils ont besoin, depuis leur PC, smartphone, tablette numérique ou TV connectée !

Concrètement : toute proposition de formation devra s’habituer à être benchmarkée avec le Web… Est-ce que le design (graphique, pédagogique), le nombre et la variété des ressources, le délai de réponse à ma demande sont à la hauteur de ce que je trouve (souvent gratuitement) sur YouTube ou LinkedIn ou etc. ? Les DSI commencent à lâcher un peu de lest : smartphones et tablettes « privés » font leur apparition dans les entreprises (le phénomène du BYOD) ; la vague touchera bien les équipes formation un jour ou l’autre.

BYOD-tablette

Numérisation…

[encadre]On aurait pu commencer par là, car elle fonde largement les deux tendances déjà relevées. Numérisation tous azimuts : plus rien n’échappe, semble-t-il, à la codification sous forme d’une suite de 0 et de 1. Les départements formation doivent servir des clients « numérisés » ; les contenus et services offerts se joueront sur tous les types de terminaux…

Le secteur de la formation voit se généraliser des solutions cloud qui pourront s’interfacer avec nombre d’autres systèmes d’information internes (CRM, SIRH…) ou externes, notamment les plateformes LMS des partenaires de l’entreprise (extended enterprise learning, formation des distributeurs, des clients, des sous-traitants…). Un mouvement qui génère des données en nombre toujours plus grand, l’exploitation de ce « Big Data » par les outils de Business Intelligence ne faisant que commencer.

> A lire : le « e-learning » sur l’Atelier de l’emploi 

Des nouveaux défis… aux nouveaux métiers

Impacts sur les métiers de la formation ? Considérables, on l’entrevoit. Et même si « je hais le mouvement qui déplace les lignes », je ne pourrai les empêcher de bouger ! Au moins, c’est ce dont je dois me convaincre en tant que formateur. Un formateur qui devient « plus accompagnant et moins sachant » pour reprendre les termes de Lionel Boéchat (Sanofi) dans l’interview donné à e-learning Letter. En même temps, la nature de cet accompagnement, ses conditions d’exercice, sa durabilité sont plutôt floues, surtout la reconnaissance dont ces missions feront l’objet dans l’entreprise et ailleurs…

Et le risque est grand pour les formateurs de trouver des nouveaux concurrents auprès d’un management de proximité bien placé pour assurer cette litanie de fonctions – tutorat, mentoring, coaching – auprès de leurs équipes… Des métiers, certains anciens, d’autres nouveaux, apparaissent gagnants : designer pédagogique, développeur multimédia, architecte blended learning, stratège Digital Learning, marketeur de l’offre de formation, chef de projet…

Mais il faudra se garder de toute posture rigide : les spécialisations existeront au sein d’équipes intégrées, le plus souvent distribuées, requérant de leurs membres flexibilité et capacité de remise en question. Formation au programme… des équipes formation : business partner clé, elles doivent tout à la fois développer la connaissance de leurs clients, se hisser à leur niveau de préoccupations, designer des offres calibrées (juste ce qu’il faut), variées (médias de formation), de grande qualité, les délivrer juste à temps, s’astreindre à la redéfinition d’un contrat de services doté d’indicateurs de réussite faisant le lien entre business et formation… et séduire l’apprenant qui décidera in fine du succès donnée par la réponse formation !

Du pain sur la planche !

***

Michel-Diaz-225x300Michel Diaz, Directeur associé de Féfaur (premier cabinet d’études et de conseil e-learning indépendant sur le marché français et l’un des leaders européens), expert de la stratégie et de la gouvernance du e-learning et de la formation mixte dans les entreprises. Conférencier recherché, il intervient et publie régulièrement en France et à l’étranger. Il est l’auteur de la e-learning letter, newsletter hebdomadaire par laquelle il décrypte l’actualité du e-learning, qui évolue à grande vitesse et transforme la formation – initiale comme continue.

Liens ajoutés par l’Atelier par l’emploi – Article initialement publié sur le site de l’e-learning-letter

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Le e-learning en 2014 en une infographie

D’après une enquête de Kineo, fournisseur de plateformes LMS, le e-learning en 2014 se développera avant tout dans deux directions : l’orientation des nouveaux salariés et le développement des compétences professionnelles. Le public le plus touché par les formations en ligne demeurera très largement les salariés de l’entreprise :

Tendeances e-learning

> Crédit image EOI/Flickr (licence CC)
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