[encadre] Comment le poids croissant des économies émergentes influencera-t-il nos marchés du travail dans 15 ans ? Que peuvent nous apprendre les nouvelles brèches ouvertes par les entreprises émergentes ou les PME au succès méconnu ? Comment le management moderne peut-il se réinventer ? Les prix littéraires de la Fondation ManpowerGroup pour l’emploi, remis ce mardi 3 décembre en partenariat avec HEC Paris, contribueront à dessiner les contours du management tel qu’il se transforme en 2013, dans un marché du travail mondialisé.

Entre l’enclume et le marteau. Les cadres pris au piège, Jean-Philippe Bouilloud (Seuil)

Ce que les cadres font aux cadres… Victimes de certaines méthodes de management moderne « dont ils ont eux-mêmes été les instruments zélés », les cadres subissent les « effets violents, inacceptables ou ubuesques » des organisations dans lesquels ils évoluent, bien souvent trop complexes.

Professeur à l’ESCP Europe et membre du Laboratoire de Changement Social de l’Université Paris 7, Jean-Philippe Bouilloud décrit ces mécanismes et étudie les pistes d’un retour à un travail émancipateur, et même à un « beau travail » : au niveau global, remettre en cause la « lutte incessante », caractéristique majeure de nos économies modernes, et dans l’organisation du travail, recréer du collectif, notamment par le travail collaboratif.

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Chindiafrique. La Chine, l’Inde et l’Afrique feront le monde de demain, Jean-Joseph Boillot et Stanislas Dembinski (Odile Jacob)

La Chine, nouveau centre du développement économique mondial ? En 2030, ce sont aussi l’Inde et l’Afrique qui révéleront « tout leur potentiel »… Au-delà du capital humain que constitue son gigantisme démographique (trois fois 1,5 milliards d’habitants), ce triangle est porteur de bouleversements considérables, à la capacité transformatrice sans précédent sur l’ensemble des économies de la planète.

Jean-Joseph Boillot, cofondateur de l’Euro-India Economic & Business Group (EIEBG) et spécialiste de l’Inde, et Stanislas Dembinski, journaliste économique suivant les marchés émergents pour Reuters, analysent en quoi ces nouveaux modèles du Sud peuvent structurellement transformer le travail et l’innovation planétaires, entre dynamisme des diasporas, « low cost de qualité » et business models « frugaux », apportant des solutions « par le bas ».  

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Les champions cachés du XXIè siècle. Stratégies à succès, Hermann Simon et Stéphan Guinchard (Economica)

« Il est plus probable de trouver un modèle d’excellence managériale et stratégique chez un champion caché qu’au sein d’une grande entreprise ». Ce concept de « champions cachés » a été créé en 1996 par Hermann Simon, ancien visiting professor à Harvard, à l’INSEAD et au MIT, et qui le développera en 2009 dans un livre dont il co-signe à présent avec Stéphane Guinchard la version française.

« Leaders de marché méconnus du grand public », ces entreprises de niche, souvent ETI (entreprises de taille intermédiaire) ou PME, sont ultra-spécialisées et souvent tournées vers l’export. Figures de l’économie allemande et de son Mittelstand, elles ne sont des succès spectaculaires de développement plus rares en France. Mais au-delà du modèle de dynamisme, ce sont aussi des exemples, rarement identifiés car inhabituels, d’une certaine « excellence managériale », en termes de « vision, autofinancement, croissance ou pérennité de l’actionnariat ».

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L’ambition au coeur de la transformation. Une leçon de management venue du Sud, Pascal Croset (Dunod)

« Univers bureaucratique et rigide », « entreprise figée et sans marge de manoeuvre apparente », « activité industrielle hautement concurrentielle et sensible »… C’est dans cet environnement peu favorable qu’est pourtant née cette aventure managériale, « techniquement audacieuse et conceptuellement novatrice », incroyable transformation au sein de la première entreprise marocaine, l’Office chérifien des phosphates.

Pascal Croset, docteur en sciences de gestion et spécialiste de la transformation des organisations, raconte ce modèle de conduite du changement, hors des sentiers battus, mais de « portée générale », et qui ouvre des voies jusqu’alors inconnues dans un « management jusqu’ici dominé par des standards anglo-saxons ».

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Deux prix seront décernés : le premier prix « Fondation ManpowerGroup / HEC Paris », ainsi qu’un second prix associant cette fois la Fondation ManpowerGroup pour l’emploi aux élèves d’HEC Paris.