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Carte-de-France

Loi décentralisation : emploi et compétitivité, les territoires déjà en marche

« Prévenir plutôt que guérir ». C’est le cap que se fixe la gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC), qui vise à mieux faire coïncider la formation professionnelle et les besoins en compétences des entreprises. L’APEC, dans son état des lieux, note que les politiques de GPEC présentent encore « trop souvent une dimension curative », cherchant à soigner, et non à anticiper : une de ses recommandations est ainsi de « mettre en place des démarches de GTEC sans attendre d’éventuelles difficultés économiques et sociales du bassin ».

Vers les PME et les territoires : la GPEC s’est faite GTEC

GTEC ou GPEC ? La GPEC, pensée comme « une réponse face aux restructurations d’entreprises localisées sur une zone géographique », existe depuis 2005. Mais, telle qu’elle avait été impulsée, elle « excluait de fait les TPE-PME » et occultait l’« approche territoriale », ce qui, note l’Apec, entraîna un « manque de connaissance de la main-d’œuvre disponible » et de compréhension des problématiques locales.

Chronologie GTEC

[encadre]Renforcée par la réforme du marché du travail, la GPEC a connu plusieurs évolutions. L’échelon local du bassin d’emploi étant le plus pertinent pour le diagnostic des dynamiques des marchés du travail et l’action, la gestion territorialisée de l’emploi et des compétences (GTEC) s’est progressivement imposée« Fédération des initiatives d’un grand nombre d’acteurs liés à l’emploi, au sein d’une zone géographique cible », elle s’appuie sur trois constats :

  • Les salariés aspirent avant tout un emploi près de leur domicile, et leur parcours professionnel ne se résume pas à une seule et même entreprise : il faut organiser la mobilité sur le territoire.
  • Les TPE et PME, surtout dans un même bassin d’emploi, sont les premières pourvoyeuses d’opportunités d’emplois.
  • Les vagues successives de décentralisation n’ont pas réussi à instaurer, en lieu et place de l’État, « un seul et même acteur local sur chaque territoire » pour réguler le marché du travail.

Anticiper les besoins en compétences, démarche pluri-acteurs et pluri-secteurs

En élargissant le concept de GPEC, la GTEC – ou GPEC territoriale, GPECT – est devenue un écosystème qui répond aux besoins des entreprises (« entretenir un vivier de compétences communes »), des acteurs publics (« valoriser les ressources humaines du territoire ») et des salariés (accompagner « les choix de mobilité »), résume l’Actualité de la formation. Depuis le montage financier jusqu’à la mise en place du partenariat, « la mise en place d’une GPECT n’est pas sans rencontrer d’obstacles » – économiques, stratégiques ou techniques -, mais elle donne un réel sens au projet territorial en favorisant les synergies pour lutter contre l’inadéquation des compétences. Un chargé de mission explique « identifier les problèmes de recrutement à court terme et avoir une idée des besoins prospectifs en main d’œuvre à moyen terme ».

Forces et faiblesses du bassin d'emploi

C’est en allant au-delà des intérêts potentiellement contradictoires des acteurs que la GTEC peut remplir sa mission, en trois étapes : diagnostic, plan d’action, évaluation. Le travail de diagnostic, prospectif, permet d’identifier les forces et les faiblesses d’un tissu économique, en regard des tendances nationales mais aussi en fonction des spécificités du territoire : surtout, il anticipe les besoins en compétences sans se cantonner à l’analyse d’un seul coeur de métier ou secteur.

Aéronautique - AvionLes efforts se concentrent « sur les secteurs clés et les métiers d’avenir » à l’échelle du territoire : il s’agit de « déterminer des familles de métiers au sein des secteurs porteurs du bassin d’emploi, parmi lesquels des métiers fragiles et en croissance seront identifiés ». Ainsi d’Aéropage, plateforme toulousaine qui forme des salariés de l’aéroportuaire et favorise « [leur] adaptabilité, la synergie entre différents métiers et activités complémentaires et qui se côtoient souvent sans se connaître » dans un secteur en perpétuelle évolution : l’anticipation des besoins, cassant les frontières sectorielles, le secret de l’aéronautique toulousain, secteur local à la renommée mondiale ? Plus généralement, l’opération « Agissons pour l’emploi » a été l’occasion d’aller à la rencontre des acteurs locaux pour faire émerger collectivement des solutions – comme la prise en compte de la réalité de la notion d‘entreprise étendue – dans la bataille pour l’emploi.

Former, sécuriser, dynamiser : la GTEC lutte pour l’emploi et la compétitivité

Dans l’optique de maintien dans l’emploi et de sécurisation les parcours professionnels, la mise en place du volet « formation et développement des compétences » est cruciale : la GTEC, en favorisant l’ancrage territorial des entreprises, constitue aussi un accélérateur de projets. La coopération entre acteurs favorise l’innovation dans les réponses apportées, en poussant par exemple les entreprises à  « mutualiser la gestion de leurs ressources humaines au travers d’accords de branche ».

Dinamic Entreprises

Mais l’enjeu, pour les entreprises, est aussi la compétitivité : si « les entrepreneurs ne perçoivent pas spontanément l’intérêt de partager une réflexion prospective en matière de compétences », la GTEC consiste « aussi à aider les entreprises à maintenir, voire à accroître leur performance », rappelle l’Apec, qui cite le dispositif Dinamic Entreprises. Pour que les politiques de GTEC n’attendent pas les difficultés économiques et sociales du bassin d’emploi pour fleurir, « il y a donc encore beaucoup à faire en termes de pédagogie ». D’autant qu’avec le projet de loi décentralisation, les nouvelles missions attribuées aux régions ne sont pas le moindre des défis pour assurer « la pertinence des futures politiques publiques territoriales dans lesquelles s’inscrivent les démarches de GTEC » : acteurs, coopérez !

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